Jérôme Carrée s’est installé à Saint-Thélo (22) en porcs en mars 2013. Pour mener à bien son projet de longue date, il a bénéficié d’un accompagnement à l’installation Triskalia.
« Mon installation a été rapide. Entre la première visite et mon arrivée sur l’exploitation, il y aura eu à peine une année », se souvient Jérôme Carrée. Il faut dire que toutes les conditions étaient réunies pour une installation réussie. Quand le cédant, Jean-François Étienne, l’a contacté pour vendre son exploitation, Philippe Le Vannier, responsable transmissions-installations Triskalia, a tout de suite pensé à Jérôme Carrée pour la reprise. En effet, situé à proximité de l’élevage de ses parents, le site du Bouffo est idéal pour envisager un regroupement des deux exploitations.
Expertise à l’installation
Tout au long de son parcours d’installation, Jérôme Carrée a bénéficié de l’accompagnement d’experts techniques Triskalia et de juristes du CER. À terme, l’objectif est de convertir le site du Bouffo en site de façonnage pour l’EARL du Maupas, l’exploitation parentale. Mais le projet nécessitant de nombreux travaux, le site conserve temporairement son statut de naisseur-engraisseur sous la forme d’une société à part entière, l’EARL de Bouffo. Sur cette période, les porcs sont valorisés en Label Rouge : « Avec plus de places disponibles que de places autorisées, l’augmentation de surface par porc n’était pas un frein » détaille Gaëtan Marquier, technicien porc Triskalia. C’est avec ce projet que Jérôme Carrée s’installe en mars 2013, soit un an après sa première visite au Bouffo. Cependant, les débuts sont difficiles : « Le cédant a déménagé dans une autre région. Je me suis retrouvé seul sur l’exploitation dès mon premier jour ».
[caption id= »attachment_2491″ align= »aligncenter » width= »300″] Toute la stratégie alimentaire en post-sevrage a été remise à plat pour contrer efficacement l’œdème collibacillaire.[/caption]
Diminuer la pression bactérienne
Et le plus dur reste à venir : 8 jours après son arrivée, l’éleveur doit faire face à un passage d’œdèmes collibacillaires en post-sevrage particulièrement virulent. Éleveur et technicien comprennent que l’élevage est sensible depuis quelque temps à ce type de pathologies : « Or, quand Jérôme s’est installé, tout l’aliment a changé et les porcelets n’ont pas supporté un granulé plus riche. Nous avons donc choisi un aliment hautement sécurisé, installé une pompe doseuse et revu la ventilation ». L’agriculteur est passé d’une distribution à volonté à un rationnement plus strict : « J’ai appliqué le plan Linéal de Triskalia en pesant tout ce que je distribuais ». Il a aussi modifié tout son protocole de lavage des salles : « J’ai été jusqu’à passer mes salles à la chaux et à vider toutes les fosses ». Suite à des analyses, le conseiller fait une autre découverte : l’eau de boisson est basique, avec un pH de 8,2. Un acidifiant est donc ajouté à l’aliment. Tous ces efforts ont rapidement été payants : en quelques bandes, le taux de mortalité est passé de 15 à moins de 5 % sur la période sevrage-vente.
Le « Plan NI » pour démarrer son activité
Le plan NI (nouvel installé) garantit aux jeunes installés un prix de revient correct pour leur permettre de démarrer leur activité sereinement. « Je n’ai pas voulu en bénéficier à mon installation, car je n’en éprouvais pas le besoin. Cependant, la conjoncture s’est dégradée. C’est pourquoi, j’ai souhaité sécuriser ma trésorerie avec le plan NI quand j’ai racheté des parts de l’exploitation de mes parents (l’EARL de Maupas) ».
Installation réussie
D’autre part, l’éleveur voulait maintenir ses performances en engraissement et gagner un sevré par truie. Avec Gaëtan Marquier, c’est toute la stratégie alimentaire qui est corrigée. En gestante, un plan d’alimentation en courbe en U a été mis en place afin de favoriser la reprise d’état sur le premier tiers de gestation et le poids de portée sur le 3e tiers. L’alimentation est retravaillée en péri-partum pour des mises-bas sans difficultés et un démarrage de lactation optimal. Enfin, les porcelets ne sont pas en reste. Il leur distribue du starter pour compléter la lactation. « Avant d’arrêter les truies, j’avais entre 92 et 93 % de réussite à l’IA, et le nombre de sevrés est passé de 10,8 à mon arrivée à 12,3 sur les 4 dernières bandes ».
Depuis peu, l’exploitation est devenue site de façonnage du Maupas sur lequel sont regroupées les 270 truies des deux sites. Plus de 1 700 porcs sont engraissés avec le label Oméga au Bouffo. « Nous avons un projet en cours d’instruction pour engraisser 7 000 porcs sur les deux sites à terme » commente Guylaine, la mère de Jérôme Carrée. « Cela n’aurait pas été possible sans l’installation de Jérôme à proximité ». Deux ans après sa première visite, c’est un jeune installé épanoui qui témoigne : « Mon installation est le fruit d’une longue réflexion. J’ai enchaîné diverses expériences professionnelles en élevage de porcs et à l’extérieur avant de prendre ma décision. Résultat : entre un projet mûrement réfléchi et un accompagnement de qualité, j’ai réussi mon installation ».