Sept outils de désherbage mécanique sur céréales d’hiver étaient en démonstration le 12 mars à Saulnières (35). Certains sont plus efficaces que d’autres en cette fin d’hiver.
Indispensables aux producteurs en agriculture biologique, les outils de désherbage mécanique peuvent aussi permettre aux agriculteurs conventionnels de réduire le recours aux produits phytosanitaires, enjeu du plan Écophyto 2018. « Aujourd’hui, les outils proposés aux agriculteurs sont plus nombreux et plus efficaces », expliquent les techniciens d’Agrobio 35, groupement des agriculteurs bio d’Ille-et-Vilaine. Le 12 mars à Saulnières, ils avaient organisé (en partenariat avec la FDCuma Ille-Armor et les bassins versants) une plate-forme où sept outils ont été testés sur une parcelle de céréales de l’exploitation de Mickaël Renoult, producteur bio. Plus de 100 personnes étaient présentes.
Désherbage et minéralisation
« Nous souhaitons mettre en évidence quels matériels sont les plus efficaces pour désherber en sortie d’hiver, mais aussi pénétrer dans la terre afin d’accélérer la minéralisation de l’azote », précise David Roy, technicien polyculture élevage Agrobio 35. Sur les sols plutôt battants de ce mois de mars, la houe rotative Hatzenbichler s’en est mieux sorti que les deux autres (Mainardi et Pietro Moro). En deux passages, le résultat est meilleur. « Les houes rotatives sont des outils très efficaces sur maïs en mai-juin. Aujourd’hui, en désherbage alterné mécanique / phytos, nous obtenons des réductions de 40 % d’IFT (Indice de fréquence de traitement) », souligne le technicien. À noter aussi que les houes rotatives sont des outils de désherbage en plein très rapides (10 à 15 km/h).
[caption id= »attachment_2052″ align= »aligncenter » width= »300″] La herse étrille Treffler en action.[/caption]
Permettant également de bons débits de chantier, deux types de herse étrille étaient présentés sur les céréales. En deux passages, la herse étrille carrée – avec une poignée pour régler l’agressivité au sol – a offert de bons résultats. Équipée d’un ressort sur chaque dent, la herse étrille Treffler est intéressante dès le premier passage.
Beaucoup plus lente, la bineuse acquise par Mickaël Renoult (Grégoire Agri) a offert les meilleurs résultats. Un rapide passage de herse étrille était toutefois bienvenu dans la foulée, pour casser les grosses mottes. « Le rendement n’est pas forcément plus important, mais le salissement est bien géré avec ce type d’outils », témoigne l’agriculteur. « Nous allons essayer de biner un peu plus tard, fin mars-début avril, pour ne pas avoir de repousses et ne passer qu’une seule fois au lieu de deux. »
L’autoguidage, une solution pour la main-d’œuvre
Du côté des contraintes, la bineuse nécessite deux personnes, une sur le tracteur et une pour guider. « Nous réfléchissons actuellement à l’investissement dans un système d’autoguidage par GPS », ajoute Mickaël Renoult. Des caméras effectuant le guidage existent aussi. Pour ces matériels, il faut rajouter environ 8 – 10 000 €. Un coût à mettre en parallèle, dans un système bio, avec une éventuelle augmentation de la largeur de travail, donc du débit de chantier.
Agnès Cussonneau
L’avis de Gaëtan Johan, Technicien grandes cultures Agrobio 35
Le binage des céréales est aujourd’hui une technique bien maîtrisée. Nous avons travaillé sur deux problématiques : l’écartement des rangs et la densité de semis. Des expérimentations réalisées par Arvalis montrent que l’interrang de 25 cm est un maximum. Au-delà, il y a trop de perte de rendement. En cas de binage, il faudra semer à la même dose qu’en plein, ou ne pas réduire la densité de plus de 10 %, pour ne pas trop baisser en rendement. La concurrence plus forte sur le rang entraîne un nombre d’épis au m2 plus faible. Mais ce phénomène est en partie compensé par l’augmentation du poids de mille grains.