Hervé Moël, vice-président de la FDSEA 22, prend la parole au nom de son syndicat et de JA 22, sur le manque de lisibilité des règles de la Pac. Il attend très rapidement des réponses de l’Etat et invite au blocage des contrôles pendant cette période d’incertitude.
Ce que les agriculteurs découvrent sur la réforme de la Pac laisse sans voix. D’une part, Paris va inciter à l’abattage des haies, à l’arrêt des programmes de plantations très bien suivi par les Bretons et à la mise en culture des prairies permanentes au printemps 2015, avec l’application de nouvelles mesures inadaptées…
Mais la France et l’Europe sacrifient également les fermiers. Ceux qui viennent de reprendre du foncier derrière un autre fermier entre 2014 et 2015 n’auront pas droit aux aides pour les surfaces concernées. Leurs collègues qui reprennent derrière un propriétaire exploitant y auront droit. Cherchez l’erreur ! Toutes ces nouvelles mesures s’inscrivent de plus dans une logique connue depuis plus d’un an, de baisse récurrente des aides de la Pac à l’horizon 2019. Et pour clôturer le tout, nous nous demandons où se cache la simplification administrative : nouveau RPG à valider, tracé des îlots culturaux et des SIE à réaliser… Avant le 15 mai, alors que toutes les règles ne sont pas encore calées !
Avec des crises qui se succèdent et une baisse des aides, c’est inacceptable d’autant que la profession est toujours dans l’attente de réponses concrètes sur :
- La simplification, la ré-humanisation et la baisse de la pression des contrôles ;
- La sortie des BV dits « en contentieux » ;
- Les modalités d’application du programme Directive nitrates ;
- La classification des cours d’eau, après des inventaires décriés des zones humides ;
- La gestion des installations ;
- 6. La mise en œuvre des aides pour la modernisation des exploitations…
Pas de règle = Pas de contrôle
Stop, retrouvons la raison ! Nous demandons au 1er Ministre et au ministre de l’Agriculture d’ajuster toutes ces nouvelles règles pour en limiter les effets pervers et faciliter leur mise en oeuvre. Et qu’on ne nous réponde pas « C’est l’Europe, on ne peut pas faire autrement… », car la France sait très bien faire du franco-français, notamment en matière d’environnement ! Sans réponse rapide de l’État, nous organiserons dans les prochains jours une action pour manifester le ras-le-bol du monde paysan.