Les professionnels de l’apiculture sont inquiets devant la propagation rapide de ce coléoptère destructeur de ruchers. Ils en appellent à la vigilance et à la détection précoce.
En provenance d’Afrique centrale, Aethina Tumida est un coléoptère qui est apparu à l’automne dernier en Calabre, en Italie. Dès que sa présence a été avérée dans une colonie, le rucher a été détruit. « Et le sol a dû être traité, car la larve se transforme en coléoptère dans le sol », rappelle Albert Delamarche, apiculteur et président de la section apicole de GDS Bretagne. Mais comme tout coléoptère, il vole très bien, ces capacités de mobilité facilitent sa vitesse de propagation. À la mi-mars, le bilan italien fait état de 61 foyers identifiés.
Vigilance face aux importations italiennes
L’Italie est un grand producteur d’essaims en Europe. « Beaucoup d’importations, y compris en Bretagne, proviennent de cette zone contaminée », insiste le responsable. Face à ces échanges apicoles importants et l’impossibilité de connaître la date d’arrivée du coléoptère sur le sol italien, la filière craint que certains d’entre eux n’aient pu, à leur insu, l’introduire sur le territoire. La vigilance est donc de rigueur : « Il faut demander l’origine des essaims et ne pas s’approvisionner en Italie, pour ne pas contaminer nos ruchers. »
Aussi, suite à des importations d’abeilles ou l’achat de matériel apicole de provenance directe ou indirecte du sud de l’Italie, il est demandé aux apiculteurs de se signaler auprès de leur Direction départementale de la protection des populations (DDCSPP), afin que le risque d’introduction de ce prédateur, classé danger sanitaire de 1ère catégorie, puisse être évalué. Carole David
L’avis de Albert Delamarche, Président section apicole GDS Bretagne
Aethina tumida est le plus grand prédateur que l’abeille n’ait jamais connu. Si on laisse évoluer ce coléoptère, cela peut être la fin de l’apiculture bretonne rapidement. La menace d’introduction est très préoccupante. Il faut empêcher qu’il prolifère en Bretagne. Sinon, nous serions obligés de mettre en place des mesures d’éradication drastiques, similaires à ce qu’on a pu connaître avec l’épidémie de la Fièvre aphteuse.