Caprin :Adapter l’alimentation lactée à la température des bâtiments

denis-renoux-eleveur-osse-35-chevrettes-batiment-nurserie. - Illustration Caprin :Adapter l’alimentation lactée à la température des bâtiments

Type de poudre de lait, mode de distribution… Denis Renoux, agriculteur à Ossé (35), a modifié ses pratiques par rapport aux nouvelles conditions d’ambiance et de travail de sa nurserie de caprins.

15 à 18 kg de poudre de lait, 150 kg de concentrés et 350 kg de fourrages… L’élevage des chevrettes constitue une étape importante et représente un besoin de trésorerie qui, à première vue, peut sembler important. Pourtant, durant ses premiers mois, l’animal va développer son potentiel de production qui s’exprimera dans les futures lactations. « Et la période de vigilance reste la phase lactée », rappelle Pierre Gautier, technicien à Ter’Élevage, intervenant lors d’une journée technique organisée par Ovi-Ouest, vendredi 3 avril.

La prise colostrale, une étape centrale

« Lors de la mise bas, nous distribuons aux chevrettes du colostrum de vaches, issu de l’atelier adjacent, à défaut de la buvée du colostrum de la mère, déconseillé pour ne pas transmettre le CAEV à la chevrette », témoigne Denis Renoux, éleveur de 270 chèvres au Gaec de l’Yaigne, à Ossé (35). Si le thermiseur reste un bon outil pour traiter le colostrum caprin face à cette maladie, le protocole doit être rigoureusement respecté (56 °C pendant 60 min et calibrage régulier du matériel). Sa pratique est de moins en moins fréquente. Le colostrum bovin mérite, quant à lui, d’être analysé. Le pèse-colostrum, élaboré pour les vaches, est un premier repère, en attendant l’analyse de la richesse en immunoglobulines par les techniciens par un réfractomètre. « Mais l’animal doit obligatoirement boire 150 ml de colostrum dans les 2 premières heures de vie et au moins 300 ml dans les 6 premières heures », insiste le Dr Bertel, vétérinaire-conseil auprès de l’organisation de producteurs.

Changement du type de poudre de lait

Après avoir longtemps utilisé la gouttière avec du lait à base de lactosérum, Denis Renoux est revenu à l’utilisation de la louve avec de la poudre de lait écrémé à 60 %, à une concentration de 180 g/l. Il explique son choix : « Malgré le différentiel de prix, je garderai ce type de poudre de lait : l’énergie est disponible plus rapidement pour les animaux, ils sont plus vigoureux. » Cette stratégie se raisonne aussi par le nouveau bâtiment, plus lumineux et aéré, plus volumineux. « Car 1 point de matière grasse représente 1 °C en température dans le bâtiment », indique Pierre Gautier. Et de préciser : « La poudre sans spray fonctionne tout aussi bien, mais le bâtiment doit alors être isolé et maintenir une température constante de 20-21 °C. »

Faire un bilan par campagne

Les taux de mortalité sont très fluctuants d’un élevage à un autre. Malgré la surcharge de travail à cette période de mise bas, il est conseillé de noter les pertes d’animaux, et si possible les causes de la mortalité (troubles digestifs, respiratoires…). « L’objectif est de ne pas continuer à travailler par habitude mais si besoin, de repositionner sa conduite, pour améliorer les résultats techniques sur les prochains lots… », conseille Pierre Gautier.

Optimiser la distribution

Le regroupement des activités sur l’atelier caprin permet une meilleure surveillance des chevrettes. Une louve approvisionne des cases de 20 animaux, le réglage de cette louve est vérifié tous les 15 jours. Un point important car, selon le technicien, « 80 % des problèmes sont d’origine alimentaire sur cette période, liés à la concentration et à la température de l’eau. » La longueur des tuyaux sera raccourcie l’année prochaine, en rabaissant la louve au niveau des animaux. Carole David


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