Avec 27 % du chiffre d’affaires, l’agriculture représente une part importante de l’activité de l’assureur mutualiste.
Ce n’est pas parce qu’une entreprise élargit son éventail d’activités qu’elle en oublie ses origines. « L’agriculture est à la fois notre ADN et représente une part significative de notre activité », explique Michel L’Hostis, président de Groupama Loire Bretagne qui couvre quatre départements bretons et deux des Pays-de -la-Loire. Il poursuit : « En 2014, l’agriculture représente 27 % de notre chiffre d’affaires. Nous sommes, et de loin, le premier assureur sur le marché agricole ».
Plus de matériel à assurer
Sur le dernier exercice, l’activité agricole a progressé de 4,7 %, avec une évolution qui atteint + 8 % sur le matériel. Une performance à mettre en lien avec le besoin d’équipement des agriculteurs qui compensent la baisse de main-d’œuvre par des machines technologiquement plus performantes et donc qui coûtent plus cher en assurances. « Il faut par exemple savoir que le machinisme agricole constitue un gros risque et notamment au niveau des personnes », précise Christian Cochennec, directeur général.
Prévoir le risque
Sur 2014, le résultat est qualifié de « bon » par le directeur général : 41,8 M€, soit + 12 M€ par rapport à 2013. Un chiffre à relativiser au regard de ce que peut représenter la sinistralité à laquelle peut faire face un assureur comme Groupama : en 2014, 7 sinistres climatiques ont représenté une charge de 49 M€.
Pour autant, l’assureur mutualiste annonce avoir les reins assez solides pour supporter les sinistres potentiels. « La réglementation impose désormais d’avoir des fonds propres plus importants pour faire face aux risques assurés. C’est ce que l’on appelle la réglementation « solvabilité 2 », explique Pascal Ouvrard, directeur financier. Et de préciser que la marge de solvabilité de Groupama Loire Bretagne est 9,3 fois supérieure à l’exigence réglementaire.
La professionnalisation et les spécificités du marché agricole ont, par ailleurs, conduit l’assureur à spécialiser et à étoffer son réseau de conseillers de 26 chargés d’affaires, en complément des conseillers agricoles déjà présents sur le territoire. « Notre objectif étant de répondre rapidement et précisément aux demandes des professionnels », insiste le directeur. Et de rappeler qu’en agriculture le poids des investissements peut aujourd’hui induire des sinistres jusqu’à 2-3 millions d’euros. « Nous sommes même montés à 8 millions sur un incendie ». L’incendie est le 2e risque en hors-sol précise-t-on à Groupama. « Le désamiantage obligatoire gonfle de manière conséquente la facture en cas de sinistre ».
Bâtiments plus vieux, risques augmentés
Or, compte tenu de la situation économique compliquée des éleveurs hors-sol, le vieillissement du parc bâtiment devient un risque supplémentaire. Entre autres au niveau électrique. D’où cette incitation aux contrôles des installations au travers d’une remise de 5 % sur la cotisation si l’installation est vérifiée tous les 3 ans. « Nous accompagnons aussi les groupements pour la rénovation et la construction des bâtiments. L’objectif est de délivrer des préconisations pour limiter les risques », indique Michel L’Hostis.
Comme l’évoque le président, « les élus et les collaborateurs sont, en effet, inquiets sur la situation agricole et agroalimentaire. Cette situation nous impacte directement ». D’où aussi ce soutien donné aux projets des jeunes agriculteurs : « Outre notre association au programme d’accompagnement du réseau transmission en agriculture, nous remboursons l’équivalent d’une année de cotisation sur les cinq premières années de cotisation ». Didier Le Du