Le marché des œufs en mutation

tri-oeufs - Illustration Le marché des œufs en mutation

Précisions sur les nouveaux contrats, stratégie développée pour répondre à la demande du marché et bilan des travaux du CNPO étaient au programme de l’assemblée générale du groupement de producteurs Armor œuf.

« En 2014, la production d’œufs standards est devenue supérieure à la demande domestique. Par conséquent, nos exportations d’œufs ont progressé de 16 % en coquille et de 10 % en ovoproduits. Dans le même temps les importations ont baissé de 26 % en œuf coquille » a rappelé Hugues Mongé, responsable volaille ponte chez Sanders, lors de l’assemblée générale du groupement de producteurs Armor œuf qui s’est déroulée le 1er avril à Locminé (56).

[caption id= »attachment_1464″ align= »alignleft » width= »150″]Hugues Mongé, Responsable volaille ponte chez Sanders Hugues Mongé, Responsable volaille ponte chez Sanders[/caption]

Il a expliqué aux éleveurs que l’objectif est de produire plus d’œufs de calibre moyen et avec une belle qualité de coquille. Pour ce faire, un nouveau contrat fait son apparition avec un paiement des œufs à l’unité et non au kg. « Le prix dépend de la qualité ». Un autre contrat est mis en place pour permettre d’allonger la durée d’élevage des pondeuses. « Les éleveurs vont pouvoir profiter d’une poulette amortie et exploiter les améliorations génétiques de fin de ponte. Cela pour répondre au marché de l’ovoproduit domestique et export. Nous proposons donc un prix de reprise garanti pour des œufs de fin de ponte afin de sécuriser le revenu. Cela va permettre de conserver les pondeuses jusqu’à 78 ou 80 semaines. Le contrat est tout de même assorti d’une possibilité d’abattage anticipé en cas de marché trop lourd », explique le responsable volaille ponte.

Déploiement du passeport de la poule

[caption id= »attachment_1465″ align= »alignleft » width= »150″]Cécile Riffard, Secrétaire générale du CNPO Cécile Riffard, Secrétaire générale du CNPO[/caption]

Cécile Riffard, secrétaire générale du CNPO (comité national pour la promotion de l’œuf), est intervenue pour faire le bilan des actions menées par le comité. « Depuis février 2013, les coûts de production sont supérieurs au prix départ élevage. Il est donc urgent de dynamiser la demande intérieure, valoriser tous les types d’œufs, renforcer les positions à l’exportation, adapter l’offre à la demande et rester vigilant sur les accords internationaux. » Afin d’améliorer la connaissance de la production et des marchés, le passeport de la poule va être déployé. « Il faut créer une base de données professionnelles pour identifier les mouvements d’animaux dans les filières avicoles. Les objectifs sont d’assurer la traçabilité du poussin à la poule de réforme, renforcer les connaissances sur la production et tendre vers une simplification administrative. » Ces informations précieuses permettront de connaître avec précision l’état de la production française : quantité de poules mises en production, mode d’élevage, localisation…

Reprendre la main sur la question du bien-être

Le CNPO participe au groupe  inter-OPA (organisation professionnelle agricole) sur le bien-être animal. Cécile Riffard déclare : « Malgré la radicalité de certaines associations, nous devons nous garder de tout extrémisme. Il faut garder une posture responsable, adopter un discours serein et audible du grand public, communiquer positivement sur le métier d’éleveur. Il est évident que les éleveurs sont les premiers experts du bien-être de leurs animaux. » La secrétaire générale du CNPO rappelle que la réglementation européenne est la plus exigeante au monde. L’enjeu est bien de reprendre la main sur la question du bien-être animal au niveau professionnel, en lien avec les instituts techniques et de recherche.

Le renforcement des débouchés pour conforter le marché intérieur et développer l’export est un axe prioritaire pour sortir de la crise. « Nous y travaillons en collaboration avec le Snipo (syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf). Nous restons aussi très vigilants sur les accords de libre-échange avec l’Ukraine  et les USA notamment et ne manquons pas de sensibiliser les parlementaires français et européens sur ces enjeux. »

L’acceptabilité des modes d’élevage

Le CNPO travaille sur l’acceptabilité de tous les modes d’élevages. Il faut répondre aux enjeux de demain tout en pérennisant les outils de production en place. « Nous avons créé la charte Pondus en France pour formaliser de façon synthétique toutes les pratiques responsables de la filière œuf française. En s’engageant dans cette charte, l’ensemble des familles de l’interprofession confirme sa volonté de fournir des œufs de haute qualité aux consommateurs », affirme Cécile Riffard. Nicolas Goualan


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