Bon pour les éleveurs et pour les riverains, l’enfouissement du lisier convainc.
« Sur le terrain, l’enfouissement du lisier fait son chemin », rapporte Jean-Marc Leroux, d’Entrepreneurs des territoires (EDT) Bretagne, le syndicat des entreprises de travaux agricoles. Yann Faujour, de la SARL des Abers à Ploudaniel (29), confirme : « Nous proposons une prestation d’épandage avec enfouisseur depuis 2010. La première saison, cela n’a représenté qu’une semaine et demie d’activité et c’était déjà au-dessus de nos prévisions. » Mais aujourd’hui, le matériel est réclamé pour « beaucoup de chantiers d’épandage sur terres à maïs. » Désormais, à l’ETA, il y a en permanence une cuve équipée de l’outil. « Et nous en avons même un second si besoin. »
7 ha d’épandage gagnés avec l’enfouissement
Aux Abers, un autre associé, Jonathan Boulch souligne par ailleurs que « grâce à l’enfouissement, il est autorisé d’épandre bien plus près des habitations avoisinant les parcelles. Chez l’un de nos clients, cela représentait une surface de 7 ha supplémentaires qui ont pu recevoir de la matière organique de la ferme. L’achat d’engrais minéral correspondant a du coup, été économisé. »
Moins de plaintes de riverains
Globalement, les éleveurs sont séduits par une méthode qui limite les pertes par volatilisation. Leurs déjections sont mieux valorisées et l’environnement moins impacté. À la SARL Pellen à Plouvorn (29), deux enfouisseurs sont toujours montés sur la flotte de 6 tonnes que compte l’entreprise. « Aujourd’hui, cela concerne plus de la moitié des terres à maïs sur lesquelles nous épandons. Les clients sont de plus en plus demandeurs. Cela leur évite de devoir retourner le terrain dans les 24 heures », témoigne Dominique Pellen. « De notre côté, cela réclame un peu plus de puissance tracteur et complique légèrement les manœuvres puisque les enfouisseurs font 6 m de large. Mais c’est vraiment positif. » Les entrepreneurs notent « moins de plaintes de riverains ces dernières années grâce à l’enfouissement qui a permis de réduire les nuisances. On ne voit plus le lisier et il y a beaucoup moins d’odeurs. » Toma Dagorn