Avec Laïta, le groupe Even ambitionne d’atteindre 1,6 milliard de litres de lait en 2018. Un objectif loin de s’apparenter à une politique laitière à robinets ouverts.
Le groupe Even a choisi la date symbolique du 1er avril pour présenter ses résultats et ses projets à la presse. Une façon de marquer la fin des quotas laitiers, accueillie « avec le sourire » par Christian Couilleau, directeur général de la coopérative. Et d’expliquer les raisons de son sourire : « Nous n’avons jamais eu tant d’opportunités depuis 25 ans. Et je ne voudrais pas que l’on confonde inquiétudes et incertitudes, car quand on parle marchés il y a toujours une part d’incertitudes ».
Depuis 2009, le groupe laitier de Ploudaniel a anticipé la sortie des quotas. « Dès le début de la dernière campagne, nous avons annoncé 15 % de volume supplémentaire aux adhérents », rappelle Guy Le Bars, président. Et de souligner qu’une enquête menée fin 2014 a montré que 70 % des livreurs souhaitaient augmenter leur production.
Pas de production sans marchés
Les dirigeants estiment qu’il faudra 3 à 4 ans pour répondre aux objectifs de production de leurs adhérents. Car pour le groupe, une des priorités est qu’il y ait adéquation entre quantité produite et marchés. D’autant que cette entreprise bretonne, via Laïta, exclut de s’intéresser aux marchés de dégagement pour écouler sa production. « Nous ne répondons plus à des appels d’offre d’État, comme en Algérie. Et quand nous allons sur le marché asiatique, nous le faisons sur le créneau de valeur ajoutée et de très haute valeur ajoutée », insiste le directeur, en précisant que cette politique commerciale nécessite d’investir beaucoup dans la recherche et développement et la veille commerciale.
Si aujourd’hui les marchés internationaux représentent 38 % du chiffre d’affaires lait de la coopérative, dont 18 % sur pays tiers, le marché intérieur européen reste une cible privilégiée pour capter de la valeur ajoutée. « En axant sur la segmentation que sont le plaisir, la praticité et la protection du consommateur », résume Christian Couilleau. Didier Le Du