Nous allons passer un tiers de notre vie au travail, il est donc primordial de faire un métier que l’on aime, de le pratiquer en sécurité, d’évoluer dans une ambiance sereine et avec la confiance de son employeur pour pouvoir s’épanouir pleinement.
« Nous passons un tiers de notre vie au travail, alors la question de la qualité de vie au travail vaut bien le coup d’être posée », lance Jean-Luc Hilary lors de l’assemblée générale de l’Asavpa 56 (association de salariés de l’agriculture pour la vulgarisation du progrès agricole) qui s’est tenue à Bignan le 3 avril. À la question, qu’est-ce que le travail ? Pierre-Yves Nogues, secrétaire de l’association, répond : « On travaille pour avoir un salaire et faire vivre agréablement sa famille. »
De son côté, Éric Passetemps, le vice-président affirme : « Quand on travaille on produit de la richesse, on crée de la valeur ajoutée pour son entreprise, pour le territoire. On apporte une richesse à notre pays. » Jean-Luc Hilary, rebondit et précise que tous les maillons de la chaîne sont importants et lorsque l’un d’eux disparaît, on en mesure vite les conséquences. « Prenez le cas de Gad ou de Tilly, le maillon production diminue et on voit tout de suite l’impact sur les emplois dans l’industrie. »
Faire un métier que l’on aime pour s’épanouir
La notion qui ressort le plus est bien l’épanouissement au travail. Pierre-Yves Nogues parle de son expérience en tant que responsable d’une maternité collective porcine. « Nous sommes 5 salariés sur la maternité collective appartenant à 5 éleveurs. Nous avons une réunion avec nos patrons une fois par mois, c’est l’occasion de faire un point régulier. Au quotidien, tous les salariés se retrouvent pour la pause du matin et celle de l’après-midi. Cela nous permet d’échanger, sinon chacun ferait son travail dans son coin. Nous n’avons pas tous la même façon de voir les choses, je fais en sorte que tout le monde se respecte et que l’ambiance entre nous soit bonne. Il faut que chacun vienne au travail avec plaisir. »
Le travail est un moteur de la vie, il donne de la valeur en révélant les talents.
Le président fait remarquer que la pire des choses est d’aller au travail tendu et que c’est une réalité que beaucoup de salariés ont vécue. Il est très important pour l’épanouissement de pouvoir exprimer ses idées, c’est positif et valorisant pour le salarié et ça peut faire progresser l’entreprise. Pour s’épanouir au travail, il faut faire un métier que l’on aime. Éric Passetemps explique : « Je travaille dans un élevage porcin, car j’aime ces animaux. Si on est contre la guerre, on ne bosse pas pour un fabricant d’armes, ça me semble logique. »
La préoccupation de la santé au travail
La santé au travail est aussi une des préoccupations des salariés mais aussi des employeurs. « Nous ne sommes pas tous égaux au niveau de la santé. Nous n’avons pas les mêmes sensibilités : par exemple, face à la poussière ou, à l’ammoniac et j’en passe », confie Jean-Luc Hilary. Un éleveur présent dans la salle fait remarquer que les bâtiments construits dans les années 90 n’intégraient pas ces problématiques d’ammoniac ou de poussières. Il prend aussi l’exemple des salles de traite, pensées pour le confort des vaches qui y accèdent par un quai. Mais on n’a pas pensé à l’éleveur qui descend dans la fosse plusieurs fois par jour. « Aujourd’hui les salles de traite sont de plein pieds et ce sont les vaches qui montent. »
Et Jean-Luc Hilary de préciser : « Ces dernières années, on a fait très attention au bien-être animal, mais on n’a jamais pris en compte le bien-être de l’éleveur ou du salarié. » À la base essentielle du salaire, il faut intégrer les dimensions plaisir et passion dans l’exercice de son métier. Enfin, l’ambiance de travail est fondamentale au bien-être au travail. Nicolas Goualan
L’avis de Jean-Luc Hilary, Président de l’Asavpa 56
[caption id= »attachment_1592″ align= »alignleft » width= »300″] Jean-Luc Hilary, Président de l’Asavpa 56[/caption]
L’Asavpa 56 a, depuis de nombreuses années, la mission d’informer tous les salariés agricoles sur l’évolution de leur métier respectif mais aussi sur le résultat obtenu lors de négociation paritaire entre syndicats employeurs et salariés. Nous proposons également un certain nombre de réunions afin que chaque salarié qui le souhaite puisse connaître par exemple les aides sociales auxquelles il peut prétendre ou les possibilités d’améliorer son habitat en bénéficiant d’aides appropriées. Si certaines conventions font bénéficier à leurs salariés de quelques aides sociales par le Cossa, l’Asavpa, donne la possibilité de réductions dans différents commerces par la carte Cezam ainsi qu’une mutuelle de groupe à ceux qui sont en dehors des-dites conventions. L’objectif de l’association est bien sûr de maintenir ces services, même si aujourd’hui le nombre de personnes pouvant être intéressées s’amenuise. Nous avons besoin d’un minimum de volontaires pour faire fonctionner notre Asavpa car, sans bénévolat, il ne restera rien de nos projets. Chacun doit comprendre que rien n’est jamais définitivement acquis et qu’un minimum d’efforts des uns et des autres est indispensable pour que l’association existe encore demain. Je fais donc un appel aux volontaires.