Le 20 mars dernier, les éleveurs de volailles de Triskalia se sont retrouvés à Bocneuf-la-Rivière (56) pour leur assemblée générale annuelle. Les interventions ont donné le ton : la reconquête des marchés est l’affaire de tous.
Comme à l’accoutumée, Bernard Brunel, responsable du groupement, ouvre l’assemblée par la présentation des chiffres de l’année. Les surfaces varient peu, tout comme les tonnages de dindes et de canards barbarie. En revanche, la production de poulet a diminué et le canard Pékin a totalement disparu. Les animaux de la coopérative sont principalement abattus chez Ronsard et LDC. D’autres partenaires complètent ces débouchés suivant les espèces. La baisse du prix des matières premières a permis un résultat satisfaisant. L’exposé des résultats techniques par Jean-Marc Le Trionnaire, animateur technique, suit ce préambule. Le bilan est bon pour le poulet, avec des performances en souches JA qui rejoignent les Ross et stable en canard, mais avec des vides trop longs. L’arrêt du canard pékin et la fermeture de l’abattoir de Plouay (56) sont la cause principale de la diminution des plannings. Les performances en dindes ne sont pas toujours à la hauteur des attentes des éleveurs.
Un retour à l’équilibre des marchés
Les élus Pierrick Le Labourier (pour le poulet et la dinde) et Patrick Forlot (pour le canard) passent ensuite en revue l’état des caisses. L’assemblée se poursuit par le rapport de Jean-François Moussard, président du conseil volaille, qui dresse un bilan de l’année écoulée. L’adéquation offre/demande a permis un équilibre satisfaisant, malgré des difficultés sur les volumes, principalement en canard. Après deux années catastrophiques, Doux et Tilly-Sabco semblent reprendre de l’activité, grâce à la parité €/$ pour Doux et à la reprise par MS Foods, Olmix et la CCI de Morlaix pour Tilly-Sabco. Les campagnes de communication (avec les logos) incitent à la consommation française. « Il était temps ! », souligne Jean-François Moussard, « En 2014, nos exportations de volailles ont baissé de 9 % ( -4 % vers l’Union européenne et -12 % sur les pays tiers). Pendant ce temps, les importations ont progressé de 2 %, principalement en provenance de nos voisins pour le frais. Après trois années de baisse, la consommation totale de viande progresse de 1 % en 2014. Cela représente 89 kg par habitant dont 26 kg en volaille (+1.5 %) ». Ce rebond commercial du marché intérieur doit doper la production du vif et donc les élevages. Les outils d’abattage sont là et la relance de l’élevage avicole en Bretagne est nécessaire. Le plan État-Région pour la compétitivité et l’adaptation des exploitations avicoles, abondé par les aides de Triskalia aux investissements pour la création, la reprise et la rénovation, vont aider à sa réalisation.
Chiffres clés Triskalia sur l’exercice 2014
Tonnages produits, 76 057 t de vif toutes espèces confondues, dont :
- 58 % de dindes
- 21 % de poulets
- 21 % de canards
Débouchés de ces productions:
- 45 % LDC
- 42 % Ronsard
Surface totale en exploitation : 435 000 m²
Des abattoirs partenaires engagés
Les préoccupations des éleveurs, relayées par les questions posées, ont été entendues. « Oui, Triskalia croit à la volaille », a réaffirmé Dominique Ciccone, directeur général de Triskalia. Les bons résultats de Ronsard au Sial (6 médailles sur 18 !) et les investissements réalisés dans l’abattoir sont des signes forts. Christian Perrot, directeur de Provialys (LDC), sollicité sur l’avenir du canard semi-plein-air, a su convaincre son auditoire sur l’implication de Procanar et Celvia auprès des éleveurs : « Nous avons besoin de vous », a-t-il rappelé.
Il reste des marges de progrès : en dindes en particulier, si la formulation « met le paquet », les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous… L’écart est important entre les 25 % meilleurs et la moyenne. Avec le soutien de France-Agrimer, des groupes d’éleveurs volontaires seront constitués, par espèce, pour un partage des résultats, solutions et petits trucs. Tout cela sans tabous !
Après les interventions de Sébastien Dantec, du pôle de Triskalia, sur l’adaptation aux réglementations environnementales et Jean-Luc Lotout (Alteor Transaction) sur la transmission des exploitations, Georges Galardon, président de Triskalia a conclu cette assemblée. Claire Lefort/ Triskalia