Environnement : Le SRCE ne doit pas être une nouvelle contrainte

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Le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) est soumis à la consultation du public et devra ensuite être pris en compte dans les projets d’aménagement des collectivités d’ici 2018. Les producteurs et propriétaires craignent alors une traduction règlementaire.

Pour réussir à marier activité économique rurale et préservation de la biodiversité, le SRCE (Schéma Régional de Cohérence Ecologique) fait actuellement l’objet d’une enquête publique, se clôturant le 19 mai prochain. Pour les acteurs de l’espace rural, la crainte d’un basculement vers un nouvel aspect règlementaire est vive. « Le SRCE est un document de planification, complexe, difficile à s’approprier par la profession. Nous ne souhaitons pas que ce document devienne une énième couche règlementaire, qui conduirait à une mise sous cloche des territoires, en mettant de côté le volet économique », résume Alain Hindré, vice-président de la Chambre d’agriculture du Finistère. Ce fameux SRCE, auquel les syndicats de la propriété privée rurale, des forestiers, de la FDSEA et de la Chambre d’agriculture ont participé, s’est construit de manière concertée et positive et a abouti au Comité régional « trame verte et bleue ».

Derrière ces deux couleurs, la notion de réseau de continuité écologique, c’est-à-dire les réservoirs et corridors écologiques qui vont permettre aux espèces animales et végétales de circuler, de communiquer, d’assurer leur cycle de vie et de survie (alimentation, reproduction, repos…). C’est pourquoi le syndicat agricole appelle « les agriculteurs à participer aux enquêtes publiques », conseille Thierry Merret, président de la FDSEA, pour « insister sur le risque que pourrait prendre certaines collectivités au travers de leur schéma de planification : certaines décisions pourraient conduire à exclure progressivement les acteurs ruraux et forestiers, que ce soit par des contraintes d’exploitation ou par la création de zones sanctuaires ». Pour les syndicats, le déroulement du projet doit se faire de manière concertée et non imposée.

La cohérence écologique : leitmotiv des agriculteurs

La profession n’a pas attendu ce schéma pour se préoccuper de la diversité écologique. « La biodiversité de l’espace rural est une question d’équilibre. Avec moins d’élevage, moins de fumier donc moins de fertilité. Les chrysopes et autres staphylins font aussi partie de cette diversité écologique nécessaire à notre métier de producteur », ajoute Thierry Merret. Mieux, le département se hisse à la troisième place sur la question de la biodiversité. « La Bretagne est la région la plus écologique de France de par la multitude des espèces présentes. Le bocage finistérien, avec plus de 180 000 km de talus et de haies, soit 4 fois le tour de la terre, assure la gestion et la transmission de cette biodiversité », estime Hélène Beau de Kerguern, présidente du syndicat de la propriété rurale. « La région est dans le top 10 en écologie, grâce au travail mené depuis 20 ans », conclut Thierry Merret. FP

Les forestiers sur la même ligne

Bernard Menez, président du syndicat des forestiers, partage le même point de vue. « Toute activité humaine est impactante. Chaque réglementation peut avoir son utilité, mais devient nocive par un empilement et un recroisement, c’est pourquoi il est très important de consulter la profession pour l’élaboration de ce schéma. L’exemple du réchauffement climatique est intéressant : les forêts de feuillus sont plus diversifiantes que celle de résineux. Ces dernières sont pourtant plus vertueuses car elle joue un rôle significatif dans le stockage du carbone ».


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