Éric et Pascale Lucas ne regrettent pas le passage en bio

 - Illustration Éric et Pascale Lucas ne regrettent pas le passage en bio

Depuis 4 ans, les 65 vaches des époux Lucas, à Limerzel, produisent du lait bio. L’EBE dégagé par l’exploitation a nettement progressé. Retour sur une conversion réussie.

« La crise de 2009 a été l’élément déclencheur du passage en bio. Nous étions déjà bien engagés dans un système de production herbager et nous avons franchi le pas pour sécuriser le revenu », confient Eric et Pascale, à la tête d’une ferme de 70 hectares qui produit 370 000 litres de lait. Oubliée l’année 2009 et même les 82 000 € d’EBE dégagés en 2008, avant la crise. En 2014, l’EBE est de 118 778 € (130 000 € en 2013). « Nous n’avons pas modifié le système de production en profondeur. Il faut plutôt parler d’ajustements ». Le prix du lait est pour beaucoup dans cette augmentation de l’efficacité économique : 421 €/1000 litres l’an dernier. La baisse des charges a fait le reste. « Nous n’achetons plus de correcteur azoté. Nous sommes quasiment autonomes. Nous avons acheté un peu de foin l’an dernier et de la paille ». Le coût de concentré est de 18 €/1 000 litres quand il était de 59 € en 2008. Les frais vétérinaires ont quasiment diminué de moitié. Le volume de production est sensiblement le même.

Colza fourrager en hiver

Qu’en est-il des ajustements techniques ?
La sole de maïs est passée de 11 à 6 hectares au bénéfice de la prairie qui compte désormais 58 hectares (mélanges de RGA, fétuque et trèfle blanc). Six hectares de mélange céréalier, composé de triticale et de féverole, complètent l’assolement. « J’implante désormais un colza fourrager en dérobée, avant un maïs (après prairie), pour apporter de l’azote dans la ration hivernale. Les laitières en consomment de la mi-novembre à la mi-mars ». Le mélange céréalier, seul concentré utilisé, est aplati par un prestataire de service. « Nous envisageons de stocker du maïs humide en boudin pour apporter de l’énergie à la ration au printemps ». Le triticale, dans le mélange céréalier, sera remplacé par de l’épeautre, à la dégradation plus lente dans le rumen. En hiver, les vaches pâturent le colza et consomment 5 kilos de maïs, 2 kilos de mélange, de l’ensilage d’herbe et du foin pour 23 kilos de lait produits. En été, elles pâturent sur les 39 hectares de surface accessibles (3 à 5 mois de pâturage seul). En moyenne, elles produisent 6 000 litres de lait à 41 et 32. Les inséminations débutent fin novembre pour des vêlages dès le mois d’août. « Nous inséminons les premières vaches avec des taureaux laitiers puis nous utilisons des taureaux à viande sur la moitié du troupeau ».

Mélange céréalier après maïs

Au printemps, après le pâturage du colza, la terre est reprise par un passage de cultivateur et un labour. Le semis du maïs est effectué entre le 10 et le 15 mai. « Je passe la herse étrille avant la levée du maïs et au stade 3-4 feuilles, perpendiculairement aux rangs de semis. Ensuite, j’effectue un à deux binages », indique Eric. Théoriquement, un mélange céréalier est implanté après le maïs. Si les céréales sont semées directement après prairie, un labour est effectué avant le semis au combiné. « Je ne désherbe pas à la herse ; la féverole couvre bien le sol. La partie en céréales pures (pour faire de la semence) est toujours plus sale ». Bernard Laurent


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article