Une journée de démonstration, limitée à cause des conditions météorologiques, a tout de même permis de faire le point sur les techniques culturales simplifiées et le semis direct du maïs.
Les techniques culturales simplifiées (TCS) et le semis direct trouvent de plus en plus d’adeptes grâce aux nombreux avantages qu’ils offrent. Pour pouvoir apprécier le travail réalisé par ces outils, la Chambre d’agriculture du Finistère a organisé une matinée de démonstration au Gaec du Bergam, à Plourin-les-Morlaix (29). « Le maïs ne supporte pas les conditions humides quand il est semé en direct ou par le biais des TCS. Concernant le réchauffement du sol, il faut intégrer le fait qu’un sol labouré se réchauffera beaucoup plus vite, mais descendra aussi plus rapidement en température si les nuits sont fraîches. A contrario, un sol peu ou pas travaillé se réchauffera plus lentement, mais ne descendra qu’à 6 ou 7 °C avec des températures extérieures de 0°C », introduit Jean-Philippe Turlin, technicien culture à la Chambre d’agriculture. Les conditions présentes lors de cette démonstration n’ont pas permis d’exploiter au maximum les potentiels de travail des outils, les précipitations étant soutenues la veille et le jour même. Les firmes présentes ont tout de même procédé à une démonstration au champ, avec les modèles de Strip-till Inro 4 rangs de chez Carré, Stripcat de chez Sly et le semoir NX 2 de chez Monosem.
Séparer travail du sol et semis…
Les Strip-tills sont configurés de la même manière : un disque ouvreur fend le sol et coupe les débris végétaux, le chasse débris enlève ces résidus de la ligne de semis, une dent travaille en localisé la terre, entourée par deux déflecteurs pour maintenir la terre et éviter les projections. Enfin, le rouleau referme cette ligne de semis et rappuie le sol. Le semoir passera uniquement dans ce lit de semence. « Il est intéressant de garder un laps de temps entre le passage du Striptill et le semis, pour bénéficier de la remontée de température du sol. 4 à 6°C peuvent ainsi être gagnés en quelques heures », précise Gilles Govin. Il déconseille donc les outils combinés avec semoir, « pour préserver la structure du sol en évitant le passage d’outils très lourds ».
Jacques Enfrin représente l’entreprise Carré, chez qui la gamme Strip-till existe de puis 2014. « L’Inro peut accepter un semoir attelé à l’arrière pour réaliser travail du sol et semis en même temps. Le carter positionné après les roues de rappui produisent de la fine en surface. Nous travaillons aussi sur la fertilisation au passage de l’outil, que ce soit avec des engrais liquides, solides, ou encore en expérimentation avec des injections de lisiers ».
… ou semer en direct
Une alternative au semis consiste à semer en direct, sans aucun travail. C’est ce que permet le semoir NX2 de chez Monosem. « Il nous faut un outil lourd pour entrer en terre et avoir une bonne pression au sol. Le disque ouvreur gaufré tranche la terre et, combiné à un chasse débris, nettoie la ligne de semis. L’élément semeur pneumatique classique est épaulé par les roues de jauges, avec un soc qui accompagne la graine. Le bloc arrière assure la fermeture du sillon et le rappui », décrit Nicolas Levillain, formateur technique chez Monosem. « Il peut être préférable de décaler lé-gèrement les deux disques du bloc arrière du semoir : un disque rappuie, l’autre referme la ligne de semis », ajoute Jean-Philippe Turlin. Gagner du temps, limiter les consommations de carburant et conserver la biodiversité des sols : les TCS et le semis direct sont aussi des leviers considérables pour limiter les pollutions d’origines agricoles provoquées par l’érosion des sols. Fanch Paranthoën
Vidéo de la démonstration de Créhen : Une journée de démonstration similaire a eu lieu à Créhen (22).
https://www.youtube.com/watch?v=6skVLD4b4G8