Pour une rapidité d’intervention lors de la fertilisation des céréales, les solutions azotées offrent un bon compromis entre vitesse et régularité.
Les essais montrent que les apports à base d’ammonitrate sont les plus efficaces pour les teneurs en protéines des céréales, avec des pertes limitées de la volatilisation. Pourtant, certains producteurs préfèrent la solution liquide qui montre d’autres intérêts.
[caption id= »attachment_400″ align= »aligncenter » width= »300″] Les 30 m3 de stockage de l’exploitation sont facile d’accès et assure un remplissage rapide du pulvérisateur.[/caption]
Un seul outil pour traiter et fertiliser
À l’EARL (29) du Bronhel, à Botsorhel, le choix s’est porté sur ce système de fertilisation quand la question de changer le pulvérisateur s’est posée. « J’ai choisi d’investir dans un pulvérisateur traîné de grande capacité pour les applications phytosanitaires et la fertilisation, plutôt que d’investir dans un outil de traitement des cultures et dans un épandeur d’engrais », confie Jean-François Guéguen, gérant de l’EARL, qui nourrit désormais ses céréales avec une solution racinaire. Pour le stockage du produit, c’est une cuve de 30 m3 de solution azotée prête à l’emploi qui permet à l’exploitation de disposer facilement du produit. « La capacité de la cuve du pulvérisateur est de 2 700 litres, équivalents à 3 tonnes d’azote. La solution est épandue à raison de 100 litres par hectare, soit une quarantaine d’unités sur blé en troisième apport ». Comparé à une solution solide, c’est un épandeur d’une capacité de plus de 3,5 tonnes qu’il faudrait atteler au tracteur pour disposer de la même autonomie.
Attention au choix des buses
Pour limiter les brûlures du feuillage après pulvérisation, le choix des buses est essentiel. Les buses à fentes sont à bannir, comme l’utilisation d’azote en mauvaises conditions climatiques. La solution des buses à 5 filets semble être la plus appropriée : le filet du milieu a un débit plus conséquent que les autres, et le filet extérieur recoupe les autres filets pour une bonne répartition.
L’avantage de la fertilisation par solution azotée réside dans la régularité de l’épandage au champ, quand les conditions météorologiques sont clémentes. « Je suis très vigilant quant aux conditions lors de l’épandage. La solution a une action racinaire. C’est pourquoi, je privilégie les interventions après précipitations. Le vent ne joue un rôle perturbateur que dans une moindre mesure, grâce à la diffusion des buses 5 filets qui équipent la rampe. En revanche, les conditions sèches favorisent fortement la volatilisation et brûlent légèrement la culture. Les fenêtres météo sont donc plus courtes qu’avec l’emploi de fertilisants sous forme solide », estime le producteur. Il remarque aussi une meilleure répartition de son azote : « je ne fertilise plus les talus ». Les apports azotés sont anticipés, car le stade optimal de fertilisation de la culture ne coïncide pas forcément avec une météo favorable, surtout pour le troisième passage qui connaît souvent des conditions d’application désavantageuses. « Je fractionne mes apports en trois passages : le premier vers le 10 mars, le second à Pâques et le troisième à la fin avril. Je constate une légère augmentation des poids spécifiques à la récolte », observe-t-il. Le passage à une stratégie d’apport azoté sous forme liquide doit être réfléchi dans son ensemble, car les dates d’intervention doivent être optimales. Toutefois, les nécroses observées sur le feuillage de la culture en cas de brûlures n’ont pas entraîné de pertes significatives de rendements selon les essais menés par Arvalis. Fanch Paranthoën