Culture La Plateforme Agrobiologie d’Initiative Bio Bretagne à Suscinio (PAIS) a été le théâtre d’une démonstration de matériels dédiés à la production maraîchère. Que ce soit avec des robots de désherbage, des outils manuels plus simples ou du matériels auto-construit par l’Atelier Paysan pour la conduite des cultures en planches, les idées n’ont pas manqué.
Le petit robot de désherbage Oz de chez Naïo technologie a ouvert le bal de cette journée. « Il se guide tout seul dans son environnement, grâce à des lasers et des caméras. Il analyse les couleurs et les formes qui l’entourent pour se diriger afin de soulager des tâches de désherbage mécanique. Conçu pour lutter contre les adventices au stade plantule, Oz intervient régulièrement tous les 8 à 12 jours. Pour travailler dans un environnement adapté, le terrain doit être plan avec 2 mètres de dégagement pour un demi-tour en bout de planche », explique Philippe Michard, gérant de Maviho solutions, entreprise distribuant la machine. Mais les capacités de Oz ne s’arrêtent pas là, car il peut être d’une aide précieuse à l’opérateur pendant la phase de récolte. « Les essais montrent que 30 à 35 % de temps ont été gagnés en récolte de courgette. Le robot peut suivre l’opérateur ou tirer des charges lourdes : il supporte 90 kg de charge ou 300 kg en traction », ajoute-t-il. Le moteur électrique assure son déplacement, avec une autonomie de 4 heures pour un travail sur 4 à 5 000 m2. Autre outil de désherbage présenté, Cosi, bineuse électrique, qui travaille avec un opérateur sur le même principe, et peut être équipée de socs patte d’oie, de griffes, de herses étrille ou de brosses.
Les outils simples de chez Terrateck comme les roues sarcleuses offrent des résultats intéressants, avec une simplicité de conception et plusieurs options d’outils suivant le travail désiré.
[caption id= »attachment_954″ align= »aligncenter » width= »300″] Moins de 8 000 € HT : c’est l’objectif de prix de vente du porte-outil maraîcher.[/caption]
Roue et houe de désherbage
« Outre les outils simples de désherbage, nous avons réfléchi sur un outil porteur pour les semis, binages et désherbages même thermiques avec relevage hydraulique. Piloté par un conducteur marchant ou semi-porté, ce véritable valet de ferme maraîchère sera disponible l’année prochaine », promet Romain Wittrisch, directeur commercial chez Terrateck. Vitesse d’avancement de l’ensemble de 300 m/h à 8 km/h, avec un objectif de tarif de moins de 8 000 € pour la version à moteur thermique, un projet de prototype électrique allégé est également à l’étude.
Du côté de la plantation, le Paper Pot permet de repiquer rapidement. « Utilisable sur tous les produits en motte, cet outil augmente les débits de chantier. La bande de papier, qui se présente en une plaque de 268 alvéoles, reçoit le terreau et la graine pour germination. Une fois la culture prête à être repiquée, le papier se déroule à la façon d’une guirlande. Composé de cellulose, ce support papier va ensuite se dégrader dans le sol et répond au cahier de charges de l’agriculture biologique », note Romain Wittrisch.
[caption id= »attachment_955″ align= »aligncenter » width= »300″] La butteuse à planche enfouit les résidus végétaux.[/caption]
Travailler en planches permanentes
Les outils de l’Atelier Paysan ont clôturé la matinée, avec la présentation de la butteuse à planche qui enfouit les engrais verts et façonne une planche. Travailler en planches permanentes revient à ne pas rouler sur les endroits travaillés et à ne pas travailler les endroits de passages de roues. La structure du sol n’est de cette façon pas compactée. « Les résidus verts se dégradent vite grâce à la présence d’oxygène et au réchauffement du sol. Le vibro-planche viendra affiner la terre, en évitant l’emploi d’outils rotatifs », démontre Vincent Bratzlawsky, technicien formateur en auto-construction à l’Atelier Paysan. Fanch Paranthoën