Viande Difficile de maintenir une activité d’abattage sur un territoire. C’est pourtant la volonté des élus du Cap Sizun pour qui l’outil reste d’utilité publique.
Le Finistère compte trois abattoirs sur son territoire : au Faou, le plus important en termes de volume à l’année, à Lesneven et à Pont-Croix. Le service offert par ces deux derniers est de qualité, même si les volumes ne sont pas aussi conséquents que leur homologue du Centre-Finistère. « Notre établissement est excentré par rapport au reste des abattoirs, mais notre volonté est de maintenir cet outil local, au service des éleveurs, des particuliers et de la grande distribution », explique Philippe Lannou, directeur de l’établissement. La conjoncture n’est pas simple pour l’outil d’abattage qui a vu ses volumes diminuer au fil des années, passant de plus de 300 tonnes il y a quelques années à 190 tonnes en 2014, résultats toutefois en stabilisation. « Notre abattoir répond aux normes sanitaires, et dispose de plus d’agréments pour la viande biologique et multi-espèces. Les abattages se répartissent à 60 % par des animaux pour des bouchers professionnels, les 40 % restants proviennent de clients particuliers ou d’agriculteurs pour leur consommation personnelle ».
[caption id= »attachment_394″ align= »aligncenter » width= »300″] Sébastien Jacq, responsable chaîne, assure les livraisons par camion frigorifique.[/caption]
De l’animal au conditionnement
La zone de chalandise de l’abattoir ne s’arrête au Cap Sizun : « Plus de 50 % de nos clients ne sont pas situés sur la communauté de communes. Il s’agit bien d’un outil public qui sert à tous ses usagers. Nous offrons une prestation totale, possible sous trois aspects : l’abattage seul avec livraison de carcasse, la découpe simple ou la découpe avec livraison de la viande sous vide. Nous sommes les seuls à proposer ce service aux particuliers », note le directeur. La livraison par camion frigorifique à deux grandes surfaces fait également partie des capacités de l’abattoir. Le consommateur peut alors acheter de la viande née, élevée et tuée sur ce territoire de la vallée du Goyen. De quoi en faire un label ? « Nous y avons réfléchi. Il faut dans un premier temps faire perdurer l’outil, mais c’est un projet auquel nous pensons. Chaque maire souhaite garder une boulangerie dans sa commune. Avec cet outil d’abattage, nous assurons aussi un service de proximité », pense Philippe Lannou. Quatre salariés travaillent aujourd’hui dans l’établissement.
Portes ouvertes le 23 mai
Les portes de l’établissement seront grandes ouvertes le samedi 23 mai. « Il est important pour nous de montrer notre savoir-faire ainsi que le service que nous
savons apporter ». Les visiteurs pourront ainsi se familiariser avec les lignes dédiées aux bovins, aux ovins ou aux porcs. Au programme : visites guidées, marché, mini-ferme, dégustation… Rendez-vous de 10 h à 18 h, au lieu dit Toulbroën à Pont-Croix. Renseignements : 02 98 70 54 19.
Un seul abattoir en Finistère
Concernant le projet de construction d’un abattoir neuf au Faou pour subvenir aux besoins du département, le directeur est attaché à un ancrage local des outils. « Je suis favorable au projet de syndicat public départemental d’abattage, tout en conservant les 3 entités (Pont-Croix, Lesneven et Le Faou), qui correspond au maillage du territoire répondant ainsi aux attentes des producteurs en produits carnés en circuit court et de proximité. Ce syndicat permettrait également une mutualisation des moyens et de faire des économies », conclut-il. Fanch Paranthoën