Aujourd’hui colonne vertébrale des programmes de sélection en bovins laitiers, l’utilisation de la génomique monte en puissance dans les filières viande. Evolution propose aux éleveurs le génotypage de leurs animaux.
Après le monitoring en 2010, les semences sexées en 2013, c’est au tour de la génomique de jouer un rôle prépondérant dans la filière viande bovine, au service des éleveurs et de leurs filières. « Les nouvelles évaluations génomiques sont issues du programme de recherche multiracial Gembal. Ces données sont aujourd’hui plus précoces – on peut les obtenir dès le plus jeune âge -, et plus précises. Elles sont disponibles pour les mâles et les femelles », souligne Jean-Michel Roguet, directeur filière viande Evolution et de Charolais Univers.
Compatibilité génétique, gènes d’intérêt…
Aujourd’hui, Evolution lance une offre de génotypage en races allaitantes. Dans toutes les grandes races, les éleveurs vont pouvoir vérifier la compatibilité génétique et la présence de gènes d’intérêt : culard, sans cornes, anomalies génétiques. Des informations disponibles à partir de 45 €/analyse. « En race charolaise, l’offre est élargie, identifiable sous le nom Charolais original. Les éleveurs vont pouvoir disposer d’informations sur les facilités de naissance, l’aptitude au vêlage, à l’allaitement, sur la croissance, le développement musculaire et squelettique. »
Cette offre est pour le moment réservée aux mâles inscriptibles (adhérents au Herd-Book et au contrôle de performances) et aux femelles au minimum en service VA4 au contrôle de performances. L’offre de prix sera plus favorable pour les éleveurs qui font génotyper des mâles et des femelles : à partir de 95 € pour un mâle et 56 € pour une femelle. « Ces informations vont permettre aux éleveurs de mieux trier leurs mâles et femelles, d’optimiser les accouplements, de mieux gérer leur production en envoyant certains animaux en reproduction et d’autres en broutards… », précise Bernard Rocher, président de la filière viande Evolution. Bientôt, d’autres caractères génomiques pourraient être renseignés comme la qualité de la viande…
Mieux positionner la Holstein française
Si la Holstein canadienne est reconnue pour sa morphologie, l’Italienne pour son style. La race souffre d’un déficit d’image claire en France. « Aux Pays-Bas, en Allemagne du Nord, il n’existe qu’un système d’exploitation. En France, les orientations d’élevage sont diversifiées », note Jean-Yves Dréau, directeur filières lait spécialisées Evolution. Suite à une réflexion en tables rondes, l’entreprise a précisé son positionnement, centré sur l’efficience de la Holstein française. « Notre programme de sélection basé sur nos adhérents a construit cette capacité génétique à s’adapter à des modes d’élevages divers. »
Désormais, le sigle H2E signifiant Holstein High Efficiency sera positionné en suffixe sur tous les taureaux Evolution. L’offre Holstein est par ailleurs divisée en quatre segments : VolumH2E, +ValueH2E, VitalH2E, AutonomH2E. En Pie Rouge, le sigle R2A, pour Rouge Alternative Alternance, a été retenu avec deux segments : AuthenticR2A et AutonomR2A. Pour la Normande, c’est la signature « L’éleveur libéré » qui a été choisie, faisant référence au fait que l’éleveur de Normandes ne choisit pas un modèle « clef en main », est différent de la masse… Trois segments ont été identifiés : qualité des produits, confort avec une vache robuste et développement des volumes.
Toute la profession rassemblée
« Dans cette avancée, nous avons tenu à rassembler toute la profession : entreprise de sélection, organismes de contrôle de performances, Herd-Book », note Georges David, président de Charolais Univers. Se baser sur une population de référence nombreuse et bien renseignée est primordial pour bénéficier d’index précis et fiable. Le génotypage va bientôt être ouvert à l’ensemble des éleveurs, y compris ceux qui ne sont pas dans les structures de races ou au contrôle de performances. Agnès Cussonneau