La tonte est une opération essentielle au bien-être des veaux de boucherie, qui favorise donc les performances. Autoentrepreneur, Patrick Bompoil propose cette prestation aux éleveurs.
Tel un coiffeur, Patrick Bompoil avance la tondeuse sur le pelage touffu avec dextérité. Auparavant, il a posé la main sur le dos de l’animal pour le calmer, il lui parle. « Le dessus et les flancs sont tondus, de l’arrière jusqu’au cou », explique l’autoentrepreneur qui intervient sur le Grand Ouest. « J’ai mis en place cette nouvelle activité pour compléter le lavage des porcheries et des cases à veaux que je propose également aux éleveurs ».
[caption id= »attachment_1341″ align= »aligncenter » width= »300″] Grâce au couloir qui équipe la case, le travail se fait en sécurité.[/caption]
La contention préférable
Ce matin-là, il intervient sur la SARL Yvon – Carré, où l’atelier veaux de boucherie compte 400 places en Dal (distributeur automatique de lait). « J’élève 200 veaux croisés et 200 Montbéliards, dans 8 parcs collectifs de 50. Ils sont d’habitude tondus par nos soins, mais cette année, nous avons été un peu dépassés… », explique Béatrice Lirzin, l’éleveuse. D’autres producteurs font appel à une personne extérieure, car la tonte est une opération trop physique pour eux. « La demande est là », souligne Patrick Bompoil. Et d’ajouter : « C’est un travail dangereux, où la contention est préférable (cornadis, couloir…). Dans les systèmes avec barre au garrot qui se développent, l’opération est plus difficile. »
Parmi les tâches jugées les plus pénibles par les éleveurs, la tonte n’en demeure pas moins essentielle pour le confort des animaux d’abord, encore plus particulièrement entre juin et novembre. « Quand les températures montent, les veaux transpirent dans les bâtiments. Ils risquent de prendre un coup de froid quand le thermomètre redescend. Grâce à la tonte, il y a moins de maladies et de meilleures conditions d’élevage », note Serge Garaud, technicien de l’entreprise Serval avec qui Béatrice Lirzin est en contrat. « C’est du préventif. »
Meilleure sécurité alimentaire
La tonte des veaux intéresse plus largement l’ensemble de la filière veaux de boucherie. « Elle permet d’avoir des animaux plus facilement propres », précise Alain Geissler. Les souillures fécales constituent un facteur de risque important de contamination des carcasses et d’altération de la qualité de la viande. Or les éleveurs sont responsables de la qualité sanitaire et de l’hygiène de leurs animaux. Par ailleurs, les peaux tondues généreront de plus belles qualités de cuir, moins abîmées par les parasites.
Gain de carcasse de 1 à 2 kg
Cette opération sert également à ôter les parasites. « Les animaux sont traités à la mise en place contre les poux, mais ces derniers peuvent revenir. Nous conseillons de réaliser la tonte autour de 100 – 110 jours. Plus tôt, il faut une deuxième intervention, car il est préférable de ne pas avoir de transpiration en finition, notamment pour bénéficier de meilleures performances techniques », détaille Alain Geissler, responsable zootechnique Serval. Et de chiffrer : « On estime que le gain de carcasse est supérieur de 1 à 2 kg, selon les races, quand les veaux se sentent bien. » Agnès Cussonneau
Contact : Patrick Bompoil au 06 99 59 60 76.