« L’amélioration continue » au programme des Ceta

ameliorationorganisation-traite-vaches - Illustration « L’amélioration continue »  au programme des Ceta

Projet-pilote testé en intergroupe cet hiver, l’amélioration continue va être diffusée dans le réseau Ceta sur la prochaine campagne de formations

Qu’est-ce que l’amélioration continue ? Cette notion se rapproche du « lean management » – littéralement « gestion maigre » en anglais – un système d’organisation qui invite les acteurs d’une entreprise à éliminer les gaspillages réduisant la performance. « Dans nos fermes, l’organisation du travail est primordiale. Nous sommes tous chargés, voire débordés… Pour réfléchir à cette problématique, nous nous sommes mis en relation avec des experts intervenant dans l’industrie. Des points communs, une transversalité existent », a souligné Antoine Touchais, président du Ceta 35, lors de l’assemblée générale de la structure, le 29 mai à Montgermont.

L’implication des personnes, essentielle

L’amélioration continue couvre aussi bien les notions de sécurité au travail, de transmission des consignes, de gestion des plannings, d’organisation des flux… « Mais la clé de voûte, c’est l’implication des personnes, la communication, le dialogue », note un chef d’entreprise ayant mis en place la démarche.

[caption id= »attachment_1263″ align= »aligncenter » width= »300″]emmanuel--robert-eleveur-janze-marc-bergeon-co-fondateur-sens-and-co. Emmanuel Robert, éleveur à Janzé (à gauche), et Marc Bergeon, co-fondateur de Sens&Co.[/caption]

C’est d’abord pour des questions de management qu’Emmanuel Robert, éleveur  en porc (multiplication) et volailles à Janzé, s’est intéressé à la démarche. « Je suis associé avec mon frère qui est à 20-30 % en temps de travail sur l’exploitation ; nous avons aussi une salariée à 80 % et un stagiaire en contrat de qualification. Je suis le seul à temps plein. Formaliser le travail était une nécessité », indique l’éleveur. « Plus généralement, ce type de démarche s’inscrit dans l’amélioration de l’accueil des salariés sur nos exploitations porcines, vecteur de fidélisation. »

« Se libérer en charge mentale »

« L’amélioration continue permet de gagner du temps, de se libérer en charge mentale, et d’augmenter l’efficacité de l’entreprise. Le rythme de changement est lent. Les gens évoluent à petits pas », explique Marc Bergeon, co-fondateur de Sens&Co, entreprise spécialisée dans l’amélioration continue. « Nous avons souvent l’habitude de chercher une solution quand le problème se pose. Avec l’amélioration continue, la démarche est inversée. Elle permet par ailleurs de replacer l’humain au centre de l’entreprise », témoignent des participants à la formation. « Il est assez vite ressorti qu’être bien dans son travail nous amène à penser positivement notre métier, ce qui est loin d’être négligeable pour faire venir des jeunes dans nos exploitations », précise Antoine Touchais.

« C’est passionnant ! »

Il d’ajoute : « Les propositions doivent être soumises à l’ensemble du groupe. L’adhésion de toute l’équipe est primordiale. Nous préférons un management collaboratif où chaque personne est responsable à son poste. » Sur l’exploitation, l’amélioration continue s’est traduite par la mise en place de nombreux trucs et astuces : une trace sur les étagères pour voir d’un coup d’œil les stocks minima, chacun sa tenue bien identifiée pour entrer dans les bâtiments porc, bottes accrochées en hauteur, cheminement indiqué, classeurs de couleur différente pour le social, la volaille, les groupements… « Au début, cela demande du temps, mais finalement cela facilite le travail au quotidien. Et c’est passionnant ! », sourit l’éleveur.

Des nouveautés dans les formations Ceta 35

Sur la prochaine campagne de formations 2015/16, le Ceta 35 propose des nouveautés dans les intergroupes qui sont ouverts également aux non-adhérents Ceta : la qualité de l’eau en élevage porcin, la santé des porcs autrement, investir ou non dans un grand troupeau laitier, le pâturage tournant dynamique, mieux gérer les risques économiques, les réseaux sociaux, investir ou non dans du salariat… L’ouverture sur l’extérieur est renforcée avec des voyages en Suisse, en Allemagne, en Irlande. Les groupes Ceta sont également supports d’expérimentation. La démédication en porc et la valorisation des couverts végétaux sont des projets inscrits dans le programme AEP de la Région Bretagne. Des essais sur la valorisation du pâturage en bio, sur les cultures fourragères et sur les huiles essentielles sont également en cours. Information sur http://www.fdceta35.com/

Échanges inter-exploitations

Pendant tout l’hiver, un intergroupe Ceta a réalisé des audits en exploitations. « Concrètement, les producteurs vont observer un des membres du groupe, en action dans son travail, ils prennent des photos… Il en ressort une multitude de propositions pour améliorer les pratiques, concernant souvent la sécurité au début, mais aussi l’organisation », souligne Nadine Herbelin, directrice du Ceta 35. Le décloisonnement fait également partie des outils de l’amélioration continue. « Dans le groupe, il y avait des producteurs laitiers et porcins. Le regard extérieur aide à avancer », précisent des participants. Agnès Cussonneau


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