Les temps cléments sur le plan sanitaire ne doivent pas inciter à relâcher la vigilance dans les élevages.
Qui s’interroge encore de savoir quel serait le visage de l’élevage breton s’il ne jouissait pas de son excellent état sanitaire actuel ? Un statut qu’il doit, entre autres, à l’engagement mutualiste des éleveurs. Un engagement sur lequel a voulu insister Jean-François Tréguer lors de la première assemblée générale de GDS Bretagne qui, depuis le 1er janvier 2015, réunit les quatre GDS bretons.
Un atout économique
Alors que les prix font défaut dans la plupart des productions agricoles, la tentation peut être grande de vouloir faire le tri parmi les cotisations d’élevage. Les responsables du GDS sont habitués à cette remarque récurrente. Ils ne manquent pas de répondre que la nouvelle organisation vise « plus de performance au coût le plus raisonné » ; avec cette volonté « de construire un modèle d’excellence en santé animale, fondé sur la solidarité ». Autrement dit, les cotisations de chacun (14 M€ sur un budget total de 15,7 M€) mises dans un pot commun permettent « d’offrir le même service au même coût à tout éleveur de Bretagne ».
Cette excellence sanitaire constitue une carte maîtresse pour la valorisation des produits alimentaires, des animaux vivants et de la génétique. « Malheureusement, on oublie souvent de dire que l’on fait bien les choses », regrette Michel Combes, président de GDS France. Et d’inciter à lier santé de l’animal et santé du végétal. « Car c’est un tout. Un animal qui consomme des bons végétaux produit de bons aliments pour l’homme ».
Les belles années devant nous
C’est également l’avis de Jakez Bernard, président de Produit en Bretagne, qui invite les agriculteurs à mettre en avant l’excellence de l’agriculture bretonne. « Aujourd’hui, nous enregistrons un taux de 87 % de confiance dans Produit en Bretagne. Demain, nous allons le prouver en Allemagne. Les belles années sont devant nous ».
Pierre Guillaumot, directeur adjoint chargé de la veille et la sécurité sanitaire à l’Agence régionale de santé de Bretagne, attribue un certificat en « due forme » au concept d’excellence sanitaire. « Si la viande est bonne, les hommes seront en bonne santé », dit-il. Et de reconnaître que les toxi-infections alimentaires sont en baisse : « Il y a moins de salmonelloses chez les éleveurs ». Ces progrès ne sont pas toujours mis en lumière. Pas davantage que le plan ÉcoAntibio 2017 qui accompagne la baisse d’emploi d’antibiotiques en élevage. Une tendance qui semble moins probante en médecine humaine alors que la résistance des bactéries aux antibiotiques est responsable de 25 000 morts chaque année en Europe. Il est vrai qu’un animal ne réclame jamais d’antibiotiques à son vétérinaire alors qu’un patient donne parfois de la voix chez son médecin… D. Le Du