Les adhérents de Triskalia se sont donné rendez-vous lors de la journée Planète Positive pour réfléchir, apporter des réponses et favoriser des échanges sur une agriculture écologiquement intensive.
Avec les villages bovins/lait, porc et volaille et productions végétales, l’éventail des productions bretonnes ont montré ce qu’il se fait de mieux au niveau écologie, en alliant performances techniques et économiques. Du côté de l’atelier légumes industrie, les questions d’agronomie et de biocontrôle n’étaient pas en reste. « Des solutions existent pour maîtriser les foyers de maladies, comme avec l’emploi de Contans WG sur haricot. Cette spécialité contient des spores se nourrissant des sclérotes présents dans le sol et responsables du sclérotinia. Incorporé dans les 10 premiers cm du sol, il est capable de détruire jusqu’à 80 % du champignon pathogène, soit mieux que les fongicides disponibles sur le marché », explique Erwan Quiviger, chargé de développement chez Caliance. D’autres spécialités homologuées sur légumes sans impact sur l’environnement étaient proposées aux visiteurs.
Anti-limaces et mycorhizes
Pour lutter efficacement contre les limaces noires ou grises, des appâts à base de phosphate ferrique sont redoutables tout en respectant les auxiliaires. « Le Sluxx est utilisé dans 12 % des surfaces de nos adhérents, protégées par anti-limaces. Dans les pays nordiques, cette proportion est montée à plus de 80 %. Le problème rencontré avec des formulations à base de métaldéhyde, comme dans le Mesurol aujourd’hui interdit, réside dans son action vis-à-vis des auxiliaires, notamment sur carabes. Le Sluxx a l’avantage de ne pas faire mourir la limace par une action choc : elle s’intoxique et va mourir 48 h après ingestion sous le feuillage. Les cultures d’épinard ou de laitue sont ainsi indemnes de ce ravageur à la récolte », précise le responsable. Accompagnée d’un piégeage déplacé toutes les semaines, la lutte sera d’autant plus efficace.
Une végétation saine et plus forte sera à même de mieux lutter contre ces agresseurs, sans forcément passer par la fertilisation. « Un végétal a un chevelu racinaire qui s’apparente à un intestin à l’envers : les bactéries se logent à l’extérieur pour aider à la nutrition de la plante. Les mycorhizes, associées à ces bactéries, sont capables de rendre disponible le phosphore bloqué dans le sol ». La nature a horreur du vide, la place prise par des alliés sains comblera l’espace envers d’autres pathogènes.
[caption id= »attachment_1368″ align= »aligncenter » width= »300″] La bineuse a un débit de chantier de 1 ha par heure.[/caption]
Des leviers pour le désherbage
Même si ces solutions alternatives ne remplacent pas la chimie, d’autres pistes sont à explorer, comme la gestion de la rotation. « 95 % des épinards implantés chez Triskalia ont pour précédent une céréale. La véronique, présente dans les deux cultures, est très difficile à maîtriser dans les épinards. Plutôt qu’un déchaumage, un faux semis détruit une bonne partie des adventices », conseille Erwan Quiviger. Du côté du désherbage mécanique, le groupe coopératif a investi dans du matériel, actuellement en phase d’essai. « Nous testons cette bineuse sur haricots. Les socs pattes d’oie travaillent sur l’interrang, les doigts Kress sur le rang. Le rouleau lisse est utilisé au deuxième passage pour enterrer les cailloux présents », décrit Julien Prat, responsable du marché légumes industrie chez Triskalia. Les tests concluants vont généraliser la technique. Fanch Paranthoën