La compétitivité économique des élevages de porc est le credo du groupement Porélia qui ne croit pas aux « mirages » de la contractualisation, de la différenciation par les signes de qualité.
Coïncidence fortuite, coïncidence heureuse ? L’assemblée générale de Porélia se tient aujourd’hui, le même jour que le congrès de la FNP à Ploërmel. Pour le groupement qui « privilégie l’économique à tout autre chose », c’est très bien comme cela. Cette coïncidence évitera aux responsables d’entendre des discours auxquels ils n’y croient pas. Comme cette thématique de la contractualisation. « Vendre un cochon au MPB, c’est un contrat », coupe court François Pot, président qui veut bien accorder une minute d’attention à cette réflexion « si quelqu’un nous propose un contrat à 1,70 €/kg ou un cochon à 200 € ». Et Pierrot Rannou, membre du bureau, d’en imaginer immédiatement l’issue : « Qui peut croire que l’aval va nous donner 20 ct/kg. On croit rêver d’entendre de tels discours ».
Vitale mention d’origine
Pour les responsables du groupement, la réponse à la crise ne se trouve pas dans cette voie. Surtout quand on a affaire à « un commerce de viande de porc libéral avec des règles du jeu différentes entre pays ». Déjà en Europe : « Le temps de déposer un dossier en France, les Allemands ont déjà construit leur bâtiment », cite François Pot qui fustige aussi les subventions accordées à l’investissement en Espagne. Avec cette question : « Et en France ? Que fait la France pour que ses éleveurs, cités parmi les meilleurs professionnels du porc en Europe, retrouvent de la compétitivité ? Nos politiques ne jouent pas leur rôle alors que l’élevage est une source importante d’activité et d’emploi pour les territoires ». Il avertit : « Si rien ne change, nous serons rayés de la carte comme fut le charbon dans le Nord de la France ».
Dans ce contexte de distorsion de concurrence, l’origine des viandes figure au rang des solutions plaide le groupement. « Elle fait partie de notre porte de sortie », indique le président qui attribue une mention « très bien » aux jeunes agriculteurs finistériens initiateurs de l’étiquetage « viande de nulle part ». Cette demande insistante de mentionner l’origine avait déjà été au cœur de l’assemblée générale de 2013, avec en corollaire, un différend avec l’interprofession. Deux ans plus tard, le groupement remet le couvert. Le sujet sera à nouveau au centre de l’assemblée avec une table ronde consacrée à l’importance des mentions d’origine. « Pour valoriser le cochon de chez nous, sans artifices que peuvent être les signes distinctifs de qualité qui ne sont que des bouts de ficelle pour attacher les producteurs aux industriels et aux groupements. Car dans le fond quelle différence y a-t-il entre deux cochons bretons ? » Didier Le Du