La fédération des Cuma du Finistère organisait une visite de son essai à Saint-Yvi, ou deux mélanges suisses ont été semés dans une prairie déjà en place.
« Pour cette prairie de plus de 10 ans, composée d’un mélange de graminées et de légumineuses, j’ai observé que certaines espèces avaient tendance à disparaître. Les pissenlits se sont développés, rendant l’herbe moins appétente. Pas question de retourner la parcelle pour un nouveau semis sous peine de faire remonter les pierres. J’ai donc choisi la solution du sur-semis », introduit Jean-René Cotten, exploitant de la parcelle d’essai. Pour ouvrir la parcelle à la lumière, une récolte à la remorque faucheuse a été réalisée début avril pour un sur-semis au 7 avril.
Pour Alain Laurec, directeur de la FD Cuma du Finistère, la prairie restait belle à la base. « Pas de gros trous dans le champ. Nous avons toutefois délimité trois zones : une sèche, une homogène, et une partie qualifiée de terre nue. À ce jour, il est difficile de percevoir les levées de cette année. Le sur-semis a sans doute été réalisé trop tard dans la saison ». Prolonger la productivité de la parcelle, telle est l’enjeu de la pratique. « Si j’arrive à 7 années d’exploitation de plus, ce sera déjà très bien », pense l’exploitant saint-yviens.
[caption id= »attachment_1400″ align= »aligncenter » width= »300″] Les graines sont semée à la volée, puis sont rappuyées par le rouleau à effet « pied de mouton » pesant 300 kg du mètre.[/caption]
Rouleau à effet pied de mouton
Deux des quatre semoirs qui ont permis de semer l’essai étaient présents lors de la visite. « Essayons d’avoir un circuit court pour meilleure rentabilité de la production d’herbe. La végétation en décomposition crée un feutre sur le champ, masquant ainsi les trous. Ces vides sont autant de manque de surfaces en production », pense Laurent Tonglet, responsable Belgique et France chez Güttler. Ce fabricant allemand, absent pour l’instant du marché français, propose un procédé se rapprochant d’un semis naturel. « Les parcelles conduites en fauche ne sont plus piétinées par les animaux. Pourtant, cette action naturelle favorise la germination de la fine semence. Notre semoir a été développé pour imiter cet effet : la herse étrille aère et enlève le feutre végétal couvrant le sol. Les graines sont ensuite déposées à la volée, et le rouleau indépendant reproduit l’effet des pieds de mouton pour enfouir légèrement la graine », explique le représentant du constructeur. Sur parcelle roulante, le
sur-semis peut rester efficace jusqu’à une vitesse de 12 km/h.
Attention aux sur-semis de ray-grass anglais
Le RGA n’aime pas forcément les sur-semis de printemps. « Il aura du mal à s’implanter, la concurrence avec d’autres graminées est forte. Le choix doit plutôt se porter sur des dactyles ou des fétuques rouges qui apporteront pérennité. La date de semis doit être précoce, avec une humidité favorable à la levée », conseille Freddy Lebeaupin, conseiller technique Ouest chez Schweizer.
Une régularité de travail
Autre modèle présent, le RS400 de chez Aguirre qui propose un train de semis indépendant pour une régularité de travail. « C’est un outil idéal pour les sur-semis, mais aussi pour d‘autres utilisations. La rentabilité de ce matériel se fait en travaillant sur d’autres cultures : il peut semer toutes cultures avec des doses de 800 grammes à l’Ha à 500 kg », explique Patrick Alayrac, représentant de la marque. Avec quelques précautions à l’implantation, le sur-semis reste économique et techniquement intéressant. Fanch Paranthoën