Cap sur la méthanisation en baie de Douarnenez

gaec-millier-unite-methanisation-douanenez - Illustration Cap sur la méthanisation en baie de Douarnenez

Le Gaec du Millier a inauguré samedi dernier sa toute nouvelle unité de méthanisation. Production d’électricité, de chaleur et valorisation des effluents, tels sont les atouts de l’installation.

« Les moteurs à gaz ont habituellement un rendement de 40 % en fonctionnement. Nous montons sur cette installation à 81 % grâce à la récupération de l’énergie thermique », chiffre Xavier Manceau, directeur de SDMO, société brestoise qui a conçu la partie moteur de l’installation. Pour leur projet, les associés de l’exploitation ont choisi de travailler avec des entreprises locales. « Après de nombreuses visites à l’étranger, j’ai été séduit par la technicité de la société italienne Eurotec. Pour des raisons d’entretien, je souhaitais faire aboutir le projet avec des entreprises locales. Le moteur du méthaniseur est prévu pour tourner en permanence, c’est pourquoi une équipe de suivi locale est nécessaire », explique André Sergent, membre du Gaec.

Entreprises partenaires de l’élevage

Maiveo, entreprise issue du partenariat industriel entre Christien Défi (Tuffigo-Rapidex, Stibel, Cidex…) et le constructeur italien RWL Water Italia, a réussi à faire naître une unité de méthanisation de conception italienne avec des constructeurs bretons. « La production du méthaniseur couvrira la consommation en électricité de 600 foyers. L’eau chaude sortant de l’unité alimentera en chauffage l’élevage porcin. Des bâtiments mieux chauffés et mieux ventilés donnent un plus au niveau sanitaire pour les cochons », ajoute Grégoire Deroo, de chez Maiveo. Un projet local de séchage des céréales, ou du sarrasin, culture peu développée pour l’instant est en cours. La rotation est d’ailleurs revue sur l’exploitation. Au menu du méthaniseur, des effluents de l’élevage, mais aussi de la biomasse issue des couverts végétaux, à forte valeur méthanogène. « Nous avions une remorque auto-chargeuse pour l’atelier lait, elle servira aussi pour la récolte de couverts végétaux », indique André Sergent. Une trémie spécialement conçue par l’entreprise Rolland assure le chargement de la cuve de prémélange.

[caption id= »attachment_2358″ align= »aligncenter » width= »300″]Les effluents tombent directement dans la cuve Les effluents tombent directement dans la cuve, pour y être brassé avant d’alimenter le digesteur.[/caption]

Alimentation originale

Alimenté par des résidus végétaux chargés dans la trémie, la cuve à l’entrée de l’installation reçoit directement les lisiers. « Les racleurs automatiques de la stabulation envoient les effluents dans cette cuve, tous comme les lisiers de cochons. L’avantage est de limiter au maximum les pertes d’ammoniac par volatilisation. Ce réservoir est équipé de brasseurs pour limiter les risques d’obstruction des tuyaux. Enfin, tout est fait pour réaliser une maintenance par l’extérieur, car les principaux organes restent accessibles », explique Grégoire Deroo.

Business plan possible

Le Gaec du Millier voit dans cette nouvelle activité une diversification, pour un montant investi de 1,4 million d’euros. « Il est très long de faire aboutir ce genre de projet. Pourtant, l’exploitation gagne en autonomie, produit de l’énergie et des matières fertilisantes dépourvues d’odeur. Du côté de la rentabilité, il est possible de faire un business plan : un contrat avec un tarif connu est signé pour 15 années. Ce plan est impossible à établir en production laitière ou porcine… », conclut André Sergent.

Fanch Paranthoën


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