Florent Cotten donne des clés d’observation des racines du trèfle blanc pour évaluer la qualité de la fixation symbiotique de l’azote.
La fixation de l’azote de l’air par les légumineuses est réalisée grâce une symbiose, une association entre la plante (trèfle blanc) et des bactéries (rhizobium) : « D’un côté, les bactéries, par l’action de leurs enzymes nitrogénases, fournissent à la plante des substrats azotés sous forme d’ammoniac, une forme d’azote utilisable par les plantes. De l’autre, la plante fournit par des exsudats racinaires des substrats carbonés (sucre, acide aminés…), une source d’énergie issue de sa photosynthèse », rappelle Florent Cotten.
Les bactéries, en pénétrant les racines de la légumineuse forment des excroissances appelées nodosités. « Ces nodules sont actifs dès 6 semaines après implantation. La plupart sont localisées entre 2 et 20 cm, mais peuvent descendre jusqu’à 50 à 60 cm de profondeur en situation favorable. » Le bon fonctionnement des nodosités dépend des conditions atmosphériques du sol (liées à la structure et au régime hydrique) : « Un excès d’oxygène limite la fixation de l’azote et un déficit d’oxygène entraîne la mort des bactéries symbiotes. Dans les prairies gorgées d’eau, l’enracinement reste superficiel puisque l’oxygène manque en profondeur. Par conséquent, les plantes sont plus sensibles au dessèchement estival. » L’activité des nodosités peut s’évaluer par l’observation de leur couleur. « La couleur rose révèle la présence de leghémoglobine, une protéine intervenant dans la fixation d’azote : il y a fixation d’azote. À l’inverse, la couleur blanche révèle un défaut de fixation : les bactéries sont inactives, la plante consomme de l’azote.
Enfin, la couleur brune révèle que les nodosités se nécrosent », détaille le conseiller. Enfin, le niveau de fixation sera surtout dépendant du besoin de la plante, de la santé des bactéries et de la quantité d’azote disponible dans le sol. À ce titre, Florent Cotten donne un repère : « La quantité d’azote qui peut être fixée par l’association du trèfle blanc et des bactéries peut s’élever à 200 unités d’azote »