Des fourrages de qualité pour doper ses performances

portes-ouvertes-herbe-bubry - Illustration Des fourrages de qualité pour doper ses performances

Produire du lait passe par du fourrage de qualité. Le message est clair et le sujet intéresse. Une soixantaine d’agriculteurs de la région du Scorff (56) a ainsi participé à une journée technique sur ce thème. Au programme : les solutions pour doper les performances du pâturage.

Les systèmes fourragers, en particulier le pâturage, ont encore de fortes marges de progrès devant eux. Leur rentabilité peut être multipliée par 5 entre les meilleurs et les moins bons ! Dans un contexte laitier délicat avec des prix de ventes faibles, ce poste mérite d’être optimisé. Mais comment ? Pour répondre à cette question, Clément Evano, de l’EARL Kerboharne à Bubry (56), son technicien cultures Triskalia, David Denoual, et Bernard Daniel, le responsable de région, ont accueilli les agriculteurs du secteur le 26 juin dernier. Jean-Luc Le Bénézic, animateur technique fourragères à Triskalia, et Florent Cotten, expert en pâturage chez PâtureSens, ont exploré, avec les 60 participants présents, les différentes solutions pour doper les performances de la pâture.

De la ration à la rotation

Quel que soit le système fourrager, il faut toujours faire le lien du sol à l’animal, en passant par la qualité des fourrages. La ration se diversifie donc, tout comme la rotation. Il s’agit d’un levier important pour augmenter la valorisation des fourrages (et la rentabilité). Les fermes de référence Caliance ont planché sur la question. Ainsi, les dérobées RGI/trèfle incarnat, de type Prota Plus First, ou les mélanges prairiaux, composés de 15 à 35 % de légumineuses, sont ceux qui se révèlent les plus efficaces.

Le stade de récolte est également l’élément clef pour maximiser la valeur alimentaire des fourrages. Pour les fauches, il faut récolter la graminée avant le stade « début épiaison » et la légumineuse au stade bourgeonnement.  Pour chaque espèce, des repères existent. Mais attention, contrairement au maïs ensilage, la valeur de l’herbe évolue très rapidement. De plus, son coût d’exploitation en enrubannage ou ensilage est plus élevé de 50 % que le maïs (120 €/T contre 80 €/T). Quoi qu’il en soit, les principes de base pour le déclenchement de la fauche sont : d’abord la fenêtre météorologique (il faut 4 jours de séchage avant pressage), puis le stade, puis le taux de sucre  (cf. ci-dessous).

Un indicateur pour déclencher la récolte

Pour déclencher la fauche, il faut :
1/ Avoir une fenêtre météorologique suffisante pour sécher les fourrages (4 jours)
2/ Être au bon stade
Afin de compléter ces critères, les participants à la journée technique de Bubry ont pu tester un réfractomètre. Celui-ci permet de mesurer le taux de sucre dans un « jus » de fourrages.

Attention au surpâturage

La réflexion pour le pâturage est la même. Florent Cotten, de la société PâtureSens, a apporté aux agriculteurs quelques repères essentiels. Oublié le simple fil avant sans fil arrière, ou le full grass ! En effet, les jeunes pousses sont alors pâturées trop tôt (dès 3 jours), ce qui handicape la repousse. Pour de bonnes performances laitières, il faut gérer l’herbe de manière optimale. Et cela passe par des paddocks journaliers (1 are par vache laitière). L’objectif est d’ici d’avoir une consommation maximale en un temps restreint, sans surpâturer la flore des passages précédents, afin de favoriser une repousse rapide. Un stade végétatif d’entrée, jeune et feuillu (3 T de MS) et un respect des résiduels (1,5 T de MS) sont les clés de la production. Cela est possible grâce à une planification de la gestion herbagère ainsi qu’un outil parcellaire modulable et facile d’utilisation. C’est le principe du pâturage tournant dynamique.

Ne pas oublier la fertilisation

Les parcelles conduites en fauche ou en ensilage exportent énormément. Afin d’y pallier, il est conseillé d’apporter  20 à 30 tonnes de fumier de bovin pailleux ou vieilli dès l’automne. Cela permet de régénérer et de préparer la future production des prairies au printemps suivant. En ce qui concerne les dérobées, la législation autorise l’apport de 60 unités d’azote efficace pour un semis au mois de juillet ou 40 unités pour un semis au mois d’août, d’où l’intérêt de semer tôt après la moisson pour gagner en production précoce sur l’automne.
Choix des espèces, planification de la pâture et gestion de la fertilisation sont des leviers possibles pourdoper les performances de ses fourrages. Par la suite, Clément Evano et Nicolas Tastard, son technicien conseil en nutrition et lait Triskalia, adapteront la ration en fonction de la qualité des fourrages. Jean-Luc Le Bénézic & Antoine Roze / Triskalia


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