Faire plus de lait rentable en Montbéliarde

montbeliarde-lait - Illustration Faire plus de lait rentable en Montbéliarde

« Comment exprimer le potentiel laitier de nos Montbéliardes ? » La journée organisée par le syndicat Montbéliarde 35 a balayé les différents leviers qui existent pour répondre à cette question.

Quelle peut être la place de la Montbéliarde dans un avenir sans quotas, dans une tendance d’accroissement de la taille des troupeaux, pour produire un niveau laitier suffisant, tout en dégageant du revenu ? La journée technique organisée par Montbéliarde 35 au Gaec Montbélys à Iffendic – chez Olivier Forest, nouveau président du syndicat -, visait à fournir des réponses à ces questions. Une quarantaine d’éleveurs du département, mais aussi de Loire-Atlantique, des Côtes d’Armor et du Morbihan y ont participé. Trois ateliers étaient proposés.

Réduire l’âge au vêlage et l’IVV

Après avoir rappelé les fondamentaux d’une bonne reproduction (ration spécifique vache tarie, respect des 60 jours de tarissement, hygiène et surveillance du vêlage, détection et notation des chaleurs dès 30 jours…), Olivier Chenais, inséminateur responsable à l’agence d’Étrelles, a présenté le bilan de reproduction disponible pour chaque éleveur sur le site internet Evolution.

Au Gaec Montbélys, 5 passages d’échographies sont réalisés chaque année, des doses sexées sont utilisées sur les génisses et quelques vaches, et toutes les jeunes sont génotypées. Le détecteur de chaleur sur robot facilite le travail des éleveurs. « L’IVV (intervalle vêlage-vêlage) est un point fort de l’élevage : à 380 j sur la dernière campagne, contre 403 j sur la zone Evolution. On estime l’économie à 2,5 €/VL par jour d’IVV en moins. Sur l’élevage, le gain total est de 2 645 € », chiffre l’inséminateur. Le Gaec affiche par ailleurs un âge au vêlage de 27,9 mois sur 4 ans, alors que la moyenne se situe à 32,9 mois. « Sur la dernière campagne, l’âge au vêlage précoce permet aux éleveurs d’obtenir 6 708 euros d’économie. »

Dans son intervention, Loïc Quéméré, directeur technique Eilyps, est revenu sur l’intérêt d’une bonne gestion du tarissement. « C’est un investissement très rentable, un gain de temps par rapport à la santé, et c’est un axe de progrès dans beaucoup d’élevages. »

Plus de lait et de TB en Ille-et-Vilaine

La race montbéliarde tend à se développer sur l’Ille-et-Vilaine. Le nombre de vaches présentes est passé de 4 950 en 2004 à 7 070 en 2014, soit une augmentation de 43 % (+ 14 % en France). Côté production, le département affiche une supériorité qui se maintient depuis 10 ans : 7 065 L en 2013, contre 6 860 en France. Elle s’explique par un effet troupeau et des niveaux génétiques plus forts. En 2013 toutefois, l’effet troupeau tend vers 0 en Ille-et-Vilaine, évolution sans doute liée à une baisse de l’emploi de concentrés. En TP, le niveau baisse sur 10 ans, rejoignant les chiffres nationaux (32,8 en 2013), ceci étant dû à la conduite des éleveurs. En baisse également, le TB reste toutefois plus élevé en Ille-et-Vilaine (40,3 en 2013), grâce à un effet troupeau très favorable.

Sécuriser les apports alimentaires

Par ailleurs, sécuriser l’ingestion et les apports UFL/PDI, en cohérence avec l’objectif de production, est important. « D’autant plus en Montbéliarde, race mixte qui ingère moins et accepte moins les variations d’alimentation. »

Des repères technico-économiques ont aussi été délivrés par Arnaud Frin, conseiller Chambre d’agriculture 35, issus de performances d’élevages d’Ille-et-Vilaine et du Doubs. Premier constat, le prix et le TP restent à un niveau similaire même si la moyenne d’étable augmente (plus de 7 000 / 8 000 kg). La marge brute a, par contre, tendance à fortement augmenter (309 €/1 000 L) et le coût fourrager chute (31 €/1 000 L) sur les élevages produisant plus de 8 000 kg/VL. D’autre part, le chargement augmente avec le niveau d’étable (2,2 UGB/ha de SFP pour les + de 8 000 kg). De son côté, le coût de concentrés/1 000 L ne décolle pas, le coût alimentaire non plus. En résumé, l’efficacité économique (marge brute/produits) augmente avec le niveau moyen d’étable. « Pousser » un peu plus ses Montbéliardes est donc économique en Ille-et-Vilaine, où les fourrages le permettent.

Agnès Cussonneau


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