L’engagement coopératif et mutualiste, une ouverture d’esprit

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Le mutualisme et la coopération permettent une mise en commun et un échange entre les différents acteurs économiques ; ils participent au développement et au soutien de la dynamique locale. Afin de mieux comprendre ces valeurs, nous avons rencontré un agriculteur engagé, Christian Thénaisie, pour qui le mutualisme est en constante évolution afin de s’adapter à un contexte changeant.

« Le mutualisme est une valeur ajoutée lorsqu’on le vit et le pratique. C’est une ouverture d’esprit au monde, à d’autres professions, que l’on soit agriculteur, artisan ou commerçant. Cela aide pour prendre des décisions. » Christian Thénaisie, 57 ans, est à la tête d’une exploitation de 150 truies naisseur-engraisseur qu’il gère avec son épouse, à Carnoët dans les Côtes d’Armor. C’est en 1964, lors de son installation, qu’il s’est engagé en tant qu’administrateur au sein du Crédit Agricole. Cette banque mutualiste, créée en 1904 compte aujourd’hui 110 caisses locales dans la région. Elle offre l’opportunité aux ménages et aux professionnels d’effectuer des crédits, dans le but de s’installer et de se développer. En 2007, Christian Thénaisie devient président de celle de Callac (22). Deux ans plus tard, il intègre la caisse régionale de Bretagne en tant que 3e vice-président.

Une histoire de famille

« Sans le Crédit Agricole, je ne serais pas là aujourd’hui ». Ce sont ces paroles, prononcées par son père, qui lui ont fait prendre conscience de l’importance des engagements coopératifs et mutualistes. « Cette banque mutualiste a apporté à mon père du soutien et du conseil, notamment lors de la reprise tardive d’un atelier de bovin viande », se souvient Christian Thénaisie. L’exploitation familiale a subi une conversion en atelier lait, sans quoi elle n’aurait pas pu perdurer. Le mutualisme a joué, et joue ainsi un rôle dans le maintien de la profession sur le territoire. Pour l’agriculteur, cela évoque également une mise en commun d’expériences et de moyens, en vue d’assurer aux sociétaires une meilleure vision. « C’est très moderne : c’est une réponse à la mondialisation ». Les agriculteurs et les professionnels accompagnent ensemble les projets d’installations et les orientent vers la meilleure stratégie.

Solidarité et proximité

« Cet engagement m’a permis de mieux connaître mon secteur », assure Christian Thénaisie. Ce dernier est chaque jour au contact des particuliers et professionnels. Il les rencontre dans des lieux banals, comme à la boulangerie ou au marché, ce qui lui permet d’établir un lien de proximité privilégié, et d’aborder dans un cadre informel des sujets ayant un impact sur la vie locale. Ces rencontres influent aussi sur sa vie personnelle, il s’enrichit des points de vue des autres et peut les mettre en pratique dans son propre élevage. « On prend soin de garder un maximum d’agences locales ouvertes, y compris dans les petites communes, afin de maintenir le contact avec les clients et de répondre lau plus près de leurs attentes ». Cette proximité avec les sociétaires ne doit pas être négligée, elle facilite le maintien de l’économie locale. Les caisses ont une responsabilité économique, sociale et environnementale, ce qui favorise un développement équilibré du territoire .

Certains dispositifs peuvent être mis en place par cette coopérative afin d’aider tous les publics, adhérents ou non. « Le but est de soutenir des personnes ressentant le besoin de se faire aider dans la gestion de leur vie de tous les jours », explique l’agriculteur. « La solidarité est aussi une des valeurs majeures de l’engagement mutualiste. Elle garantit confiance et loyauté aux sociétaires ». Et pour s’adapter à l’évolution de la société, la banque met également en place des services en ligne, accessibles depuis les Smartphones et le Web : ces nouvelles technologies permettent de concilier l’implantation locale et l’ouverture au monde pour préparer l’avenir. Les élèves de BTS Acse 1B du Lycée de Pommerit.

Les étudiants de BTS prennent la plume

La série des articles sur l’engagement coopératif et mutualiste se poursuit. Rédigés par des étudiants de BTS agricoles (de première année), ces articles ont été évalués par Triskalia et le Paysan Breton dans le cadre du concours d’écriture organisé tous les ans. Voici l’article qui a obtenu le 2e prix. Hasard du vote, c’est de nouveau un groupe d’élèves du lycée de Pommerit qui est lauréat. Félicitations aux rédactrices !

[caption id= »attachment_4352″ align= »aligncenter » width= »300″]La classe de BTS Acse 1B du Lycée Pommerit La classe de BTS Acse 1B du Lycée Pommerit.[/caption]

Le Lycée Pommerit, c’est un lieu de formation varié, à travers des filières générales, technologiques, professionnelles, par la voie scolaire ou l’apprentissage. De la 4e à la Licence professionnelle, le projet éducatif s’inscrit dans une démarche d’accompagnement et de suivi individualisé auprès des jeunes afin de faire de leur parcours une réussite : l’obtention d’un diplôme, bien sûr, mais aussi l’épanouissement personnel notamment à travers les activités proposées par la Vie scolaire. En 35 ans, Pommerit a formé 1 500 jeunes à la conduite et à la gestion des entreprises agricoles. En 2014, la réforme du BTS Acse accentue l’individualisation des parcours, à travers un plus large choix de 7 enseignements optionnels, de 6 Mil, d’un module d’accompagnement du projet de chaque jeune. Par le renforcement du lien au territoire, il s’agit aussi de développer la capacité des jeunes à orienter les entreprises vers une plus grande cohérence des systèmes, en visant la « triple performance » : économique, environnementale, et humaine.


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