Dans le département breton le plus orienté vers la vente directe, il n’y a plus qu’un abattoir de proximité, à Vannes. Il est sur la sellette.
Les abattoirs de Malestroit et de Pontivy ont fermé respectivement en 2010 et en 2014. Les éleveurs transportent leurs animaux dans les départements voisins ou vers l’abattoir de Vannes qui a encore un volume de 1 500 tonnes par an. Pour combien de temps ? L’outil est sur un site prisé, en ville, et les bâtiments méritent une sérieuse remise à niveau. Paradoxalement, les projets de diversification avec une partie de vente directe de viandes augmentent. « La disparition du dernier abattoir du département mettrait à mal l’activité de beaucoup de fermes du secteur qui ont misé sur les circuits courts et pénaliserait l’autoconsommation », assure Jean-Louis Le Normand, élu de la Chambre d’agriculture. Il existait bien un projet de construction d’un abattoir à Sérent, dans l’Est du Morbihan. Il a fait pschitt… abandonné en juillet dernier. La confiance n’existait pas entre les différents maillons concernés : les 289 agriculteurs regroupés en association, les bouchers, réticents à l’adjonction d’une partie découpe, les collectivités et les banques.
Un axe Grand-Champ / Locminé
« Nous essayons de transformer le projet de Sérent en projet départemental. Cet abattoir de proximité est vital ». Actuellement, le comité de pilotage du nouveau projet tente de mobiliser les agriculteurs et de les fédérer. « Nous avons, à ce jour, peu d’engagements et d’actionnaires potentiels ». Le comité souhaite séduire un professionnel du secteur de la viande qui manquait cruellement au projet de Sérent. Le potentiel sur l’Est du département avait été bien défini. Un travail similaire a été effectué sur l’ensemble du territoire. Le volume minimal serait de 744 tonnes ce qui semble techniquement suffisant pour entamer des démarches. Mais à quel niveau dimensionner le projet ? 2 000 tonnes ? Plus ? « Pour obtenir des financements, nous avons besoin d’une mobilisation forte des agriculteurs. C’est un signe indispensable pour convaincre les élus des collectivités et envisager un partenariat public-privé ». Quel serait l’emplacement idéal de cet abattoir ? « Si on tient compte du fait qu’il faut éviter de dépasser 40-50 minutes de trajet, le site pourrait être implanté dans l’axe Grand- Champ / Locminé. Dans une zone d’activité susceptible d’accueillir des entreprises de l’agroalimentaire ». Dans le meilleur des cas, les souscriptions pourraient débuter dès le mois de septembre prochain. Les agriculteurs doivent faire le premier pas… Bernard Laurent