La Coordination rurale souhaite que l’État fasse pression sur les GMS et les industriels, pour une redistribution des marges, et qu’il aide les éleveurs, seules victimes de l’embargo russe.
Dans le contexte très tendu pour les productions agricoles, des responsables de la Coordination rurale (CR) de Bretagne ont rencontré le préfet de région Patrick Strzoda le 21 juillet. « Nous lui avons d’abord rappelé qu’une des causes des crises actuelles est l’embargo russe. Les agriculteurs sont les seuls à payer l’addition, les pouvoirs publics doivent en assumer les conséquences », note Hervé Guillerm, vice-président de la CR Bretagne et de l’Onep (Organisation nationale des éleveurs de porcs).
Observant la légère amélioration en production porcine, via la réglementation des promotions, le responsable souligne les difficultés en lait. « Le prix est actuellement de 300 – 330 €/1 000 L, alors que les centres comptables affichent un coût de production à 450 € en rémunérant le producteur. Les charges ont très fortement augmenté. Certains producteurs ont réalisé des investissements énormes », souligne Alexandre Becel, secrétaire général de la CR Bretagne.
Une régulation politique
Souhaitant « des prix et pas des primes », les syndicalistes plaident pour une redistribution des marges. « Les politiques doivent faire pression sur les GMS et les industriels », insistent les responsables. « S’il n’y a pas de régulation politique, il y aura une régulation économique, avec de nombreux arrêts. Nous n’avons pas les armes face aux pays du nord de l’Europe qui eux bénéficient de normes sociales et fiscales plus avantageuses. Encore moins face aux pays d’Amérique avec lesquels des accords sont actuellement négociés. Nous ne pouvons adhérer au produire plus et moins cher. » Les syndicalistes souhaitent aussi une organisation transversale des agriculteurs, par production, et non verticale. « Il est impossible de négocier directement avec les laiteries. » Agnès Cussonneau