Les éleveurs laitiers présents chez Sodiaal Union vendredi dernier ont réclamé un prix à 360 €/1 000 L à partir du mois d’août. Ils demandent aussi aux responsables de la coopérative de leur dire quels acteurs ne jouent pas le jeu afin de leur mettre la pression.
À l’appel de la FDSEA/JA 22, les éleveurs laitiers costarmoricains se sont retrouvés devant l’usine Sodiaal située à Saint-Agathon vendredi 10 juillet. « En ce moment, on maintient artificiellement un prix du lait à 300 €/ 1 000 L. Mais on pioche dans les primes à la saisonnalité, on demande donc au producteur de se faire un emprunt à lui-même », lance Hervé Moël, responsable de la section laitière de la FDSEA 22 aux administrateurs et à la directrice de Sodiaal. Les éleveurs préviennent qu’ils ne feront pas du quota B à 200 ou 240 €/ 1 000 L pour faire tourner les usines sans couvrir leurs coûts de revient. « On voit à Carhaix se construire une usine, un monument… Mais si c’est pour donner 240 €/1 000 L aux producteurs, je vous assure qu’elle va être loin de tourner à plein régime. Il faut même se demander s’il faut la mettre en route », ajoute Hervé Moël.
Il faut 360 €/ 1 000 L à partir du mois d’août
Un responsable des JA Bretagne a ensuite demandé des explications concernant le mail qui lui a été transmis par un responsable de Système U : « Dans ce document, un responsable de Sodiaal fait une proposition à Système U avec une remise sur le prix du litre de lait. Du coup, lorsque l’on manifeste devant cette enseigne, nous ne sommes pas crédibles. » Et Hervé Moël de poursuivre : « C’est intolérable d’envoyer des mails comme ça pour brader notre lait. Il y a d’autres solutions, dites-nous qui ne joue pas le jeu et nous allons leur mettre la pression. » Les éleveurs demandent à leur coopérative un engagement sur le prix : « 330 €/1 000 L pour juillet et 360 € sur les mois de août/septembre ». Ils savent que sur le lait destiné aux marchés à l’export il n’y a pas de leviers possibles sur le prix. « Mais les trois quarts du lait que l’on produit en France sont écoulés sur le marché intérieur. Nous avons donc des moyens de pression sur les distributeurs, quitte à stopper les livraisons. »
[caption id= »attachment_3175″ align= »aligncenter » width= »300″] Après les filières des viandes porcine et bovine, des actions concernant la production laitière se mettent en place. Ici, devant le site de Sodiaal Union à Saint-Agathon.[/caption]
De nouvelles actions dans les prochaines semaines
Les éleveurs demandent qu’il y ait une union entre les différentes coopératives laitières et que les responsables se rencontrent. « Ils doivent nous proposer une stratégie et nous allons l’appliquer. Nous sommes capables de faire monter la pression en peu de temps. » Les trésoreries sont mises à mal et la tension est palpable, il faut donc s’attendre à de nouvelles actions dans les jours et les semaines à venir. Nicolas Goualan