Pomme de terre : un bâtiment neuf pour le plant

stockage-batiment-pomme-de-terre - Illustration Pomme de terre : un bâtiment neuf pour le plant

Le Gaec de Berlugeon utilise depuis septembre dernier un nouveau bâtiment pour le stockage, le calibrage et l’ensachage des plants de pomme de terre.

Confort de travail et maîtrise de la qualité des plants ont été les maîtres mots pour la conception du nouveau bâtiment de stockage et de calibrage construit par Frédéric Houée, à Plœuc-sur-Lié (22). « L’ancien local ne permettait pas l’accès aux camions, et l’hiver les températures négatives fréquentes n’offraient pas des conditions de travail acceptables. Des grosses consommations d’énergie s’observaient du fait de la chambre froide qui n’était plus hermétique », explique le producteur.

L’investissement de 340 000 €, comprenant aussi l’achat de nouvelles caisses d’une capacité de 1,250 t assure une fonctionnalité sans égal. « La calibreuse a été conservée, si bien que les caisses entrant en chambre froide n’en ressortiront qu’à l’expédition. Les plants peuvent ainsi être ensachés en sacs de 25 ou 50 kg, ou en big-bag pour le marché français et espagnol ». Les petits conditionnements partiront en Afrique, avec pour destination l’Égypte, Chypre, ou encore l’Algérie.

Être bon gestionnaire

La rémunération des producteurs de plants de pomme de terre est globalement stable. Par contre cette année, « pour les variétés libres, comme Nicolas, la tendance des prix est à la baisse, et la gestion de la trésorerie est essentielle, car il faut jongler avec des bonnes et des mauvaises années. Les cours du plant suivent ceux de la pomme de terre de consommation. Les rendements, très bons cette année, associés à des surfaces plus importantes en Europe, font chuter les prix ». Pour une majorité de variétés sous exclusivité, la production est réalisée en contrat et les tarifs sont plus réguliers.

Le calibrage à la récolte permet aux commerciaux de connaître les stocks de plant de chaque variété et d’être ainsi plus réactif. « Je stocke 600 tonnes de plant dans la chambre froide, maintenue à partir de la mi-octobre entre 2 et 3°C. Le séchage des pommes de terre se fait dans les caisses grâce à une ventilation par aspiration. Petite astuce : je bâche le haut des caisses pour forcer l’air à traverser l’intérieur des pallox », explique-t-il.

Le Gaec de Berlugeon en chiffre

125 ha de SAU, dont :

  • 16 ha de plant de pomme de terre
  • 30 ha de céréales
  • 35 ha de maïs
  • 44 ha d’herbe
  • 80 vaches laitières
  • 750 places de porcs à l’engraissement
  • 1 000 m2 de poulailler

L’exploitation produit de l’électricité avec 800 m² de panneaux photovoltaïques.

Recherche producteurs

Une porte ouverte chez Frédéric Houée faisait suite à une autre journée organisée par Bretagne Plants dans le Finistère à Pleyber-Christ. « Ces manifestations nous permettent de faire connaître la production aux agriculteurs intéressés. Un renouvellement est à trouver pour pallier aux départs en retraite, ainsi que pour assurer les volumes de demain. Quand un jeune s’installe en production de plant de pomme de terre, il lui faut quelques années pour couvrir des surfaces conséquentes. Enfin, les variétés proposées au catalogue depuis 10 ans trouvent aujourd’hui des marchés. Il faut assurer les volumes de vente », précise Philippe Dolo, responsable de la recherche appliquée chez Bretagne Plants. « Quand on construit un bâtiment neuf, il faut toujours garder des possibilités d’évolution ou d’agrandissement. Il convient de veiller à un bon accès pour les camions avec un quai ou une plate-forme et de placer judicieusement les entrées et sorties », conseille le technicien.

En cette fin d’année, les volumes de plant destinés à l’export, qui représentent 60 % de la production sont en grande partie vendus et livrés. « C’est un point positif pour les cours du plants. Il reste le marché français qui débutera en février prochain dans un contexte plus difficile », conclu-t-il. Fanch Paranthoën


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