Une Normande à l’économie au Gaec de Breguero, à Remungol

normande-lait-production-gaec - Illustration Une Normande à l’économie au Gaec de Breguero, à Remungol

Les 150 laitières du Gaec de Breguero ne se fatiguent pas trop pour produire leurs 700 000 litres de lait. Le système est néanmoins efficace au niveau économique.

Pas même 5 000 litres de lait produits par vache, à 41 et 33 de TB et de TP. Pas de quoi pavoiser au niveau des performances zootechniques. Pourtant, le Gaec de Breguero affiche tous les ans une bonne rentabilité économique, avec notamment un EBE de 258 000 € sur le dernier exercice. « Nous  essayons de maîtriser les charges », explique Hervé Onno, l’un des cinq associés, en charge de la conduite du troupeau (deux frères, les parents et une belle-sœur). Les vaches sont dehors toute l’année. Elles n’ont pas vraiment le choix car l’étable ne compte que 80 logettes pour un troupeau de 150 laitières. L’atelier est 100 % autonome en alimentation. De 600 kg de concentrés par vache en 2008, le volume est tombé à 12 kg cette dernière année, soit 3 grammes par litre de lait. Difficile de faire beaucoup moins. Les associés misent sur le pâturage qui représente 2,9 tonnes de fourrage consommé par vache et par an, les stocks d’ensilage (maïs) et d’enrubanné : 2,7 tonnes.

Marge sur coût alimentaire de 319 €/1 000 litres

Sur les 150 hectares de l’exploitation, 50 sont accessibles aux laitières. Cette surface est toujours enherbée (RGA- trèfle blanc), séparée en paddocks d’1,3 hectare et essentiellement consacrée au pâturage. Le rendement des prairies est estimé à 8-9 tonnes de matière sèche, par hectare. 25 hectares supplémentaires sont en herbe, fauchés ou pâturés par les génisses. Au total, une vingtaine d’hectares sont fauchés (foin et enrubannage) chaque année. « Après les cultures de pois et de céréales, nous semons un RGI, avec un peu de colza fourrager. Ces dérobées sont pâturées dès l’automne et au printemps, avant un semis de maïs ». En hiver, le troupeau reste 2 jours au maximum par paddock pour ne pas dégrader la prairie. 45 hectares de maïs sont ensilés chaque année. Les laitières en consomment toute l’année car le silo reste ouvert pour les taurillons. « de 2 à 3 kg par vache au printemps à 12-13 kg (MS) en ration hivernale, avec de l’enrubanné ». Globalement, le pourcentage d’ensilage dans la ration est de 46 %. Le coût alimentaire est de 55 €/1 000 litres. La marge sur coût alimentaire est de 319 €/1 000 litres sur le dernier exercice. Les vêlages sont désormais groupés de février à juin. Le taux de réussite en 1re IA est de 53 %. « Nous inséminons environ 20 % des vaches avec de la semence de taureaux Bleu-blanc car tous les mâles sont élevés sur la ferme ». Le taux de renouvellement est faible ; les vaches font 4,3 lactations en moyenne. Les frais vétérinaires ne sont que de 59 €/1000 litres. Les génisses vêlent vers 26-27 mois.

L’après-quotas

Les charges de structure sont également maîtrisées. Un bloc traite-laiterie a été construit en 2013, en contrebas de l’étable (14 postes-deux quais-simple équipement). « Nous trayons à deux, en 1 h 30, en moyenne ». L’exploitation compte également un bâtiment d’engraissement de porcs à façon, ce qui limite les achats d’engrais. Ce système très économe, avec une faible production par vache, a été conçu en période de quotas. Qu’en sera-t-il désormais ? « Nous continuerons de limiter les charges au maximum tant que le lait ne sera pas mieux payé et nous profiterons toujours du pâturage. C’est un atout dans une région comme la nôtre », répondent les associés. Bernard Laurent


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