Malgré une végétation saine qui laissait entrevoir une récolte abondante, les rendements en colza ont peut-être déçu certains producteurs. Les volumes reviennent dans une moyenne toutefois acceptable.
La délicate récolte du colza s’achève avec des résultats oscillants entre 25 et 45 quintaux. Les conditions météorologiques semblent avoir été idéales pendant la phase de croissance de la culture. Pourtant, les volumes espérés n’ont pas été au rendez-vous. « Le colza reste une culture qui peut laisser des bonnes comme des mauvaises surprises à la récolte. Avec des plantes belles en fin de cycle, on pouvait s’attendre à obtenir de bons rendements. C’est au final une année décevante, comparée à la campagne 2014 qui avait été très bonne », commente Nina Rabourdin, ingénieur régional de développement pour la Bretagne et les Pays-de-Loire à Terres Inovia.
La faute aux à-coups climatiques
Deux principaux facteurs expliquent la perte de grains lors de cette moisson 2015. « Nous n’avons pas connu de fortes attaques de maladies ou de ravageurs pour cette campagne. En revanche, la météo a été capricieuse à des moments cruciaux de la culture. Dans un premier temps, les déficits hydriques connus lors de la période de floraison, surtout sur les parcelles séchantes, ont pénalisé la production. Les fortes pluies de fin avril à début mai ont là encore été néfastes pour les fleurs, tendance accentuée par des températures en dessous de la normale fin mai. Les dernières fleurs ont avorté et limité la faculté de compensation du colza », explique Nina Rabourdin.
Défauts de remplissage
Cette succession de périodes froides et chaudes a nui au développement végétatif. « La période de remplissage des grains a fait souffrir les plantes durant le mois de juin, très sec. Au final, les colzas étaient secs à la mi-juillet, sans être tout à fait mûrs. Le climat pénalisant de ce printemps et début d’été, dont les conséquences visibles seulement à la récolte, engendre des rendements de 25 à 30 quintaux en sols superficiels et de 35 à 40 quintaux en terres plus profondes. La douceur de l’hiver dernier, avec des champs développés, a été trompeuse : une partie du chemin est seulement fait en sortie d’hiver », précise l’ingénieure. Le pont-bascule restera toujours le seul véritable outil de mesure des performances. La ferme France a semé 1,5 million d’hectares de colza en 2014, la Bretagne autour des 40 000 ha. Fanch Paranthoën