Les prairies valorisent bien les fumiers vieillis. L’époque d’épandage débute.
Le fumier vieilli constitue un amendement complet pour les prairies. Un apport tous les 3-4 ans sur prairie en pâturage exclusif ou tous les ans sur parcelle fauchée permet d’obtenir des arrière-effets en azote et de maintenir la disponibilité en phosphore et potasse.
Mieux que du compost
Nul besoin de composter son fumier avant épandage : un fumier stocké 6 mois au champ sans retournement convient. D’autant que ce produit contient davantage d’azote ammoniacal et d’azote organique rapidement minéralisable que le compost. Il n’y a pas de diminution d’appétence et de risques sanitaires comme avec le fumier frais. Les germes du fumier sont sensibles à la température (salmonelle à partir de 70 °C), au pH (Listeria en dessous de 5,5) et aux rayonnements solaires. Le stockage de 6 mois au champ (limité à 10 mois) permettra donc de réduire les risques sanitaires.
Malgré ces risques minimes, il est toutefois conseillé de respecter un délai épandage-pâturage de 3 semaines minimum et de 4 à 5 semaines de préférence. À noter que la matière organique déposée en surface attirent les lombrics qui l’incorporent au sol et contribuent ainsi par leurs galeries à une bonne et gratuite aération de la prairie. Dès la reprise de la minéralisation au printemps suivant, une libération d’azote plus importante et plus rapide se produit, induisant un effet direct sur la pousse de l’herbe. Le phosphore et la potasse contenus dans le fumier sont disponibles rapidement, l’effet direct est équivalent à celui des engrais minéraux les plus efficaces.
Préférer les épandages précoces
Dans les zones arrosées, l’épandage de fumier de bovin sur prairie peut démarrer en août. Dans ce cas, la petite quantité d’azote libérée à l’automne sera captée par l’herbe en place. Cet épandage précoce permet d’intervenir sur parcelles qui manqueront de portance en automne, mais aussi sur association dont le pourcentage de trèfle est supérieur à 20 % en été (épandage interdit du 1er septembre au 15 janvier).
Pour une dégradation rapide du fumier épandu, le sol doit être suffisamment humide et réchauffé. La période la plus adaptée se situe donc souvent sur octobre et novembre. L’idéal est d’épandre 15 t/ha avec un épandeur muni d’une table d’épandage qui émiette bien le fumier. Ce dernier se décompose alors plus rapidement. Il est déconseillé d’épandre plus de 30 t/ha afin de ne pas couvrir plus de 30 % de la surface épandue. En épandant avec un épandeur classique, le fumier se décomposera plus lentement, mais si l’opération est réalisée avant décembre, il ne restera pas de résidus sur l’herbe au printemps.