Un groupe d’exploitants agricoles composé d’hommes et de femmes a rencontré Agnès Le Brun, maire de Morlaix, pour lui exposer ses craintes quand à l’avenir.
Le décor : une crise structurelle de compétitivité pour toutes les productions, aggravée par la crise conjoncturelle de l’embargo russe, décision politique sans doute légitimée, mais dont les acteurs économiques que sont les paysans deviennent des dommages collatéraux. La mise en scène : les responsables professionnels, toutes tendances confondues, qui constatent, mais n’arrivent à porter aucune revendication pouvant impacter immédiatement sur les trésoreries des paysans. Les politiques, convaincus que les paysans sont juste réfractaires au changement, et qu’il faut donc appliquer, en intégrant des mouvements contestataires habituels, mais qui n’empêcheront pas la machine politique d’avancer (dérégulation des productions, Tafta …).
Le scenario habituel, qui coûte aux citoyens, et laisse toujours une image de casse : Les blocages en tout genre, servant à évacuer le trop-plein de colère, et désarroi des agriculteurs, prenant pour cible tantôt les transformateurs, tantôt les distributeurs, tantôt l’État. Des mouvements qui laissent chacun désabusé puisqu’au retour dans les fermes, rien n’a changé. Les fameux 340 euros/1000 l, communiqués par les participants aux tables rondes de juillet apparaissent comme une enfumade. Gardons les mêmes acteurs, et changeons le déroulé du film. Une seule action immédiate : le gel du paiement des cotisations sociales, salariales et patronales autant que dure l’embargo russe, reconduit jusqu’au 6 août 2016. En parallèle, remise à plat de la fiscalité agricole, et des TPME, car dans ce fracas économique, où les denrées alimentaires sont devenues source de spéculation et de dérégulation, chacun doit assumer ses choix, sur le territoire et dans une Europe anti-démocratique, porte ouverte à toutes les distorsions de concurrence (salaires, normes, emploi).
Cette action est légitime, gage de regain de compétitivité́ pour toutes les productions immédiatement. Nous allons la porter au mieux, et à chaque responsable syndical, professionnel, politique. Envoyer des tracteurs à Paris, est une idée très noble pour les organisateurs, qui vont mobiliser de l’énergie pour ce convoi (action en 2007 à Paris pour les bassins versants, 2009 et les épandages de lait…). D’ici là, nous pourrions commencer par un seul mot d’ordre de M. Xavier Beulin, qui cette fois ci sera relayé par les syndicats minoritaires : gel des cotisations ! L’argent, le nerf de la guerre. Communiqué de presse d’un groupe finistérien d’agricultrices et agriculteurs producteurs de lait, porcs et légumes.