Alors que la collecte bat son plein, l’heure est déjà au bilan pour l’orge et le colza. La campagne nous a encore une fois réservé quelques surprises en matière de météo. Au final, les essais montrent des rendements corrects.
Les essais de la station de Glomel et des parcelles situées sur l’ensemble du territoire breton permettent de tirer les premiers enseignements de la campagne en cours et de comparer les performances de nos variétés.
Une bonne campagne en orge, sans plus
Dans la plupart des situations, les très bonnes conditions de levée et de croissance automnales ont favorisé l’implantation ainsi qu’un tallage important des orges. Les stades des orges et des adventices étaient plutôt avancés en sortie hiver. Alors que le désherbage pressait, les températures froides de février ont repoussé les applications herbicides, ainsi que le premier apport d’engrais en mars. Le déficit d’eau sur mars aura dans certains cas retardé la valorisation de l’engrais. Côté maladie, la rynchosporiose et l’helminthosporiose sont apparues mi-avril, les températures plus douces que la normale favorisant leur développement. La nuisibilité maladie de l’année est moyennement forte avec 14 quintaux de perte dans nos essais microparcelles en l’absence de traitement fongicide. Les conditions sèches de début juillet n’auront pas pénalisé les orges. Les récoltes ont pu commencer plus tôt qu’habituellement, mais le temps variable depuis mi-juillet aura compliqué l’avancement des chantiers qui se seront finalement terminés dans des dates normales.
La campagne a été bonne pour ce qui est des rendements et de la qualité (PS). Contrairement à ce que montre la moyenne des résultats dans les essais, qui frôlent les 100 quintaux cette année, les rendements sont un peu en retrait par rapport à 2014 et 2013. Les résultats ci-contre correspondent à 2 essais micro parcelles et 8 essais agriculteurs sur l’ensemble de la Bretagne.
Habituées à la tête de classement, les hybrides confirment cette année encore leur supériorité de rendement. Maltesse impressionne. Avec un rendement à hauteur des hybrides, cette variété précoce, à bon profil maladie et très bon PS, confirme son haut potentiel déjà remarqué à son inscription (107 % des témoins). Augusta et KWS Cassia, très régulières dans l’ensemble des sites de récolte, avec un bon PS, viennent ensuite. Calypso qui est sur un créneau particulier, alternative pour les semis tardifs, ferme la marche en rendement. La tendance des forts rendements à diluer la protéine se vérifie.
En colza, progrès génétique pour plus de rendement
Les semis de colza en 2014 se sont déroulés dans des conditions sèches qui ont duré tout le mois de septembre. Conséquences : des levées parfois difficiles et des efficacités de désherbage très hétérogènes, conduisant dans certains cas à l’échec. Le cycle de la culture s’est ensuite déroulé sans accroc. La floraison est apparue à des dates habituelles et dans de bonnes conditions. Dans la plupart des cas les ravageurs, notamment les méligèthes et les pucerons ont été absents aux stades de nuisibilité du fait de conditions climatiques peu favorables à leur développement. Seuls les charançons des siliques ont nécessité plus de vigilance au stade chute des premiers pétales, nécessitant parfois un traitement.
Dans l’ensemble, les récoltes de colza ont été plus tardives. Peu de chantiers ont été effectués avant la mi-juillet. Au 29/07, il restait encore 35 % des colzas à rentrer sur la zone Triskalia. Les nouvelles variétés sont de plus en plus résistantes à l’égrenage et permettent d’attendre une maturité plus complète.
La majorité des récoltes de colza sont intervenues au même moment à l’est et à l’ouest de la Bretagne, fin juillet. La moyenne des rendements dans les essais de 2015 est de 41,7 q, proche de celles de 2014 (43,0 q) et 2013 (42,2 q). DK Exception fait une belle première campagne d’essais. Première à l’inscription en 2014 et première de notre synthèse en 2015, cette variété accumule les hauts de classement. Hourra, également inscrite en 2014, est une alternative intéressante, un bon compromis entre rendement et huile. Arsenal, sur un créneau plus précoce, arrive ensuite. Dans les parcelles présentant un risque hernie du chou, Andromeda, seule variété tolérante, est incontournable. Charlotte Carn et Benoît Camus / Triskalia