Une parcelle en fauche exclusive à l’essai

triskalia-parcelle - Illustration Une parcelle en fauche exclusive à l’essai

Les techniciens culture et aliment de Triskalia lancent un essai de différentes graminées et légumineuses pour mesurer les résultats économiques, visuels et alimentaires sur une parcelle récoltée à l’autochargeuse.

Pour obtenir des résultats mesurables et concrets, rien de tel qu’un essai au champ dans un élevage. Ainsi, les techniciens de Triskalia ont mis en place une parcelle avec différentes proportions et espèces de ray-grass, légumineuses et festulolium à Bulat-Pestivien (22). Les observations s’étaleront sur trois années. « Nous sommes dans un secteur breton froid et limitant en potentiel de développement du maïs. Les rendements oscillent entre 10 et 12 tonnes de matière sèche à l’hectare. L’herbe est alors plus sécurisante pour l’élevage », estime Yvon Le Bras, technicien conseil en aliment.

Plusieurs mesures de récolte, avec pesées et analyses de teneurs en matières sèches, viendront alimenter la base de données. Aucuns ray-grass d’Italie dans la parcelle, de part la durée de l’essai, mais aussi pour mesurer la différence de vigueur entre les ray-grass de type anglais et les hybrides. « Les RGH sont plus vifs au démarrage en début de printemps et limitent les risques d’acidose », pense le technicien. Des résultats qui se verront aussi dans le transit des laitières avec une observation des bouses.

Mesurer les repousses

« L’essai sera également comparé aux espèces couramment utilisées chez l’exploitant, de façon à confronter les mélanges utilisés », décrit Pierre Cougard, responsable des techniciens cultures. Semé dans un sol argilo-limoneux ayant pour précédent une orge, les mélanges sont composés de différentes proportions de RGA, RGH, festulolium, trèfles blancs et violets. « Des mélanges prêts à l’emploi non commercialisés pour l’instant serviront de test avant proposition à nos adhérents », ajoute le responsable.  Toutes les spécialités sont implantées à 27 kg/ha.

Pour Pierre-Yves Prigent, technicien culture sur le secteur, « en plus des coupes classiques effectuées dans le sens du semis, il sera intéressant de faucher perpendiculairement la parcelle pour observer le redémarrage de chaque espèce. Une première fauche sera réalisée en octobre pour laisser le trèfle se développer », indique-t-il. Afin de garantir des levées homogènes de l’essai, le technicien insiste sur la nécessité de « bien rappuyer son sol, afin de casser les mottes et éviter ainsi le développement des limaces ». Pas de protocole particulier dans l’exploitation de l’herbe n’est imposé à l’éleveur, qui fauchera exclusivement la parcelle, sans pâturage, afin de coller au plus près à son système d’exploitation déjà en place.

Une culture à part entière

Olivier Charles, éleveur exploitant cette parcelle d’essai de 1,20 ha, estime que l’herbe est une véritable culture. « C’est ma quatrième saison avec autochargeuse, avec l’idée de faucher le plus possible. Nous arrivons sur l’exploitation à récolter l’herbe pendant 10 mois de l’année, de mars à décembre si les conditions le permettent. J’exploite l’herbe comme une culture à part entière, qui autorise de fortes diminutions du coût alimentaire ». Aujourd’hui, son coût alimentaire se situe autour de 65 € / 1 000 L. Fanch Paranthoën


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