C’est la mesure du pH qui décide de l’intérêt du chaulage

SULKY_chaulage-arvalis - Illustration C’est la mesure du pH qui décide de l’intérêt du chaulage

La connaissance du pH de son sol apporte des informations essentielles au fonctionnement de son sol, surtout le critère pHeau.

En pH acide, l’aluminium devient toxique. L’abaissement du pH dans les sols acides contribue à rendre de plus en plus solubles certains composés minéraux contenant de l’aluminium. Ces composés deviennent toxiques lorsque le pHeau est inférieur à 5,5. La suppression de la toxicité de l’aluminium dans les sols trop acides (pHeau < 5,5) est la fonction première du chaulage.

Mesurer le pHeau suffit pour faire un diagnostic d’acidité

C’est donc cet indicateur pHeau du sol qui permet de décider si un chaulage est nécessaire ou non. Sa mesure régulière, tous les 5 ans, est indispensable pour gérer au mieux le chaulage d’entretien. Au cours de l’année, on observe des variations de pH de l’ordre de 0,5 point en moyenne : baisse au printemps et en été (intense activité biologique et nitrification de l’azote ammoniacal) et remontée en automne et hiver. Il est donc préférable de conserver la même période de prélèvement, de préférence à l’automne où cet indicateur est plus stable et le plus référencé dans les essais. Si la rotation comporte des légumes, il faut viser un pHeau proche de 6.5.

Attention, des risques de carence sévère en oligo éléments (Manganèse, bore, cuivre, zinc)  sont  à craindre dans certains sols, en particulier les sols granitiques riches en MO, au-delà d’un pHeau de 6,5. Par ailleurs le piétin échaudage et la gale de la pomme de terre deviennent plus importants lorsque le pH est proche de 7. Si des symptômes ont déjà été observés, il faut veiller à ne pas dépasser le seuil de 6,5. Pour maintenir le pHeau au-dessus du seuil critique de 5,5, les apports d’amendements basiques doivent neutraliser l’acidification du sol qui dépend du sol, du climat et du système de culture.

Le chaulage d’entretien compense l’acidité introduite dans le sol

Les références conduisent à préconiser des apports moyens annuels de 200 à 300 kg CaO /ha. Lorsque les parcelles reçoivent régulièrement des apports raisonnés de produits organiques, 100 à 200 kg CaO/ha/an sont à priori suffisants mais seul le suivi régulier du pH eau permet de gérer de manière précise le chaulage d’entretien. Dans la majorité des sols bretons où la CEC Metson est supérieure à 8 cmol(c)/kg, les apports peuvent être bloqués pour 3 à 5 ans. Tant que le pH eau ne descend pas au-dessous de 6, l’apport d’amendement peut attendre ou pourra être réalisé à une dose plus faible que prévu.

En chaulage d’entretien avec des apports tous les 3 à 5 ans, les produits d’action lente sont préférables lorsqu’il s’agit de ne pas élever le pH au-dessus de 6.5. Il suffit dans ce cas que la dissolution du produit libère chaque année une quantité suffisante de base pour neutraliser l’acidification du sol. Dans ces conditions, les sables calcaires, les carbonates broyés sont suffisants.

Le chaulage de redressement est urgent lorsque le pHeau est inférieur à 5,5

Les produits à action rapide tels que les chaux et carbonates pulvérisés ne s’imposent que dans les situations nécessitant un redressement d’urgence, c’est-à-dire lorsque le pHeau est inférieur à 5,5 et que le délai entre l’apport et l’implantation de la culture suivante est court (quelques semaines). Dans les autres cas, les amendements à action moyennement rapide ou lente conviennent également. Éric Masson – Alain Bouthier, Arvalis – Institut du végétal


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