Sur la ferme expérimentale de Liège, en Belgique, le robot de traite mobile reste au champ 5 mois par an.
C’est en Belgique, à la ferme expérimentale de Sart Tilman, au cœur de l’université de Liège, que les Bretons ont découvert l’un des tous premiers robots de traite mobiles. « Aujourd’hui, cet équipement dispose de 5 ans de recul », a expliqué Isabelle Dufrasne, agrégée de faculté, invitée aux journées techniques « robot et pâturage » organisées à Trévarez (29).
Placé au cœur de 14 paddocks
Le robot utilisé par 50 laitières est installé au centre d’un parcellaire de 24 ha divisé en 14 paddocks. Des sentiers permanents ont été créés pour permettre la circulation des vaches. «Elles vont au maximum à 700 m du robot », indique lsabelle Dufrasne, en précisant que le retour des vaches est incité par la distribution de concentré et un système de parcelles jour/nuit avec fil avant. Un système de barrières anti-retour, avec changement automatique de l’orientation de la porte de sortie du robot à 6 h et 18 h, canalise les animaux avec passage obligatoire par la case robot. À noter que toutes les pâtures disposent d’abreuvoir. « Globalement, cela fonctionne bien. Les techniciens ne vont jamais chercher les vaches, sauf celles qui sont en fin de lactation qui ressentent moins le besoin de se faire traire ». « L’entrée des animaux dans une parcelle intervient quand la hauteur d’herbe avoisine 5-6 cm, mesurée à l’herbomètre », explique l’agrégée de la faculté de Liège. Et de préciser que « ce système qui permet de garder l’herbe fraîche contribue à maintenir le nombre de traites à 2,3-2,4 par jour. Pour une production avoisinant les 20 kg de lait ».
Pas de différence entre 2 ou 4 kg de concentré
Différents niveaux de distribution de concentrés (2 et 4 kg/VL/j) ont été expérimentés, en divisant le troupeau en deux. « L’impact sur la production se manifeste surtout quand la disponibilité et la qualité de l’herbe diminuent. En période de croissance de l’herbe, les deux groupes (2 kg et 4 kg de concentré) ont montré des fréquences de traite et une production laitière identiques ». Comme à Trévarez cet été, la ferme expérimentale belge a dû faire face à une pénurie d’herbe en raison de la sécheresse. « Nous n’avions pas de stock ; les vaches ont dû ratisser les parcelles pour se nourrir et la production a chuté à 15 kg de lait par jour », fait observer Isabelle Dufrasne.
À Trévarez, le 1er juillet, les vaches ont été reconduites en stabulation et ont puisé dans les stocks. « Ce scénario de retour en stabulation pendant la saison d’herbe avait été envisagé dans notre dispositif expérimental, mais plutôt en avril-mai pour préserver les pâtures du piétinement », explique Pascal Le Cœur, responsable de la station de Trévarez. Mais cette année, c’est la sécheresse qui a contraint de ramener les vaches en bâtiment ». Scénario improbable dans cette zone arrosée des Montagnes noires et pourtant… Depuis le 18 août, les vaches de Trévarez ont retrouvé le robot au champ et produisent à nouveau du lait avec un coût alimentaire entre 15 et 20 €/1 000 L. Didier Le Du