JB : l’herbe, pilier de l’alimentation d’été

daniel-le-corre-alimentation-jeune-bovin-jb-enrubanne-herbe - Illustration JB : l’herbe, pilier de l’alimentation d’été

Fin mai, le silo de maïs est fermé sur l’EARL Le Corre Daniel. C’est l’enrubanné qui constitue alors la base de la ration, y compris des JB et des vaches en engraissement.

Installé à Saint-Mayeux (22), Daniel Le Corre élève seul un troupeau de 60 vaches blondes d’Aquitaine, avec 24 places d’engraissement Jeunes Bovins (JB) et 24 places d’engraissement femelles. Les vaches sont inscrites en filière Label Rouge. Performant, le système est également économique, avec un coût alimentaire maîtrisé grâce à la conduite de l’herbe. Sur 2014/2015, cette dernière occupe 46 ha de la SAU, complétée avec 11 ha de maïs et 15 ha de céréales. « 31 ha de prairies temporaires sont réservés à la pâture et au foin avec un mélange de 2 variétés de RGA (2 x 10 kg/ha) et d’un trèfle blanc (6 kg), et un entretien à base de chaux et d’engrais. Elles restent en place une dizaine d’années, car mes terres plus éloignées sont plutôt mises en culture », explique le producteur qui a ouvert ses portes lors de la journée viande bovine organisée par Triskalia, le 4 septembre.

« La dérobée, une culture à part entière »

Les prairies permanentes, humides, produisent d’abord du foin, puis du pâturage. Et 3 ha de SAU sont cultivés en mélange luzerne – RGH, conservés en enrubannage. Implantées entre céréales et maïs, environ 10 ha de dérobées sont cultivés, également pour réaliser de l’enrubanné. « Je prépare le terrain avec un déchaumeur à disques (en Cuma), et je roule systématiquement après semis. Je mets souvent deux RGI, un tétraploïde et un diploïde, plus un mélange de trèfles. J’apporte de l’ammonitrate souvent début mars, selon l’aspect visuel des plantes. » Le producteur précise que le fourrage est fauché sans épi, quand il est bien feuillu, vers mi-avril. « Trois fanages au minimum sont nécessaires. »

Cette dérobée est « une culture à part entière » qui constitue la base de l’alimentation pour tout le troupeau de mai à début novembre. « Je ferme le silo de maïs en mai, car il commence alors à chauffer, ce qui génère des pertes. » Très protéiné et énergétique, l’enrubanné est associé à de la paille d’orge et du blé tendre. Les JB et les vaches en engraissement reçoivent en plus de l’orge. « Il n’y pas de concentré, ni correcteur en été. L’enrubanné est déroulé et repoussé chaque jour, les céréales sont plafonnées à 5,5 kg, voire 5 kg pour les JB, et à 6 kg pour les femelles », explique l’éleveur.

Démarrage d’une MAEC

Le système fourrager cultivé sur l’exploitation a permis à Daniel Le Corre de se lancer dans une des nouvelles MAEC (Mesures agro-environnementales et climatiques), sans trop d’efforts consentis. « Cela permet de compenser la perte de 10 PMTVA sur l’exploitation, sur 70 auparavant », souligne le producteur qui a fait le choix de la MAEC système avec 18 % de maïs maximum et 65 % d’herbe minimum dans la SFP. « C’est la partie phytosanitaire qui peut poser le plus de problèmes. » Souscrit pour une durée de 5 ans, ce type de contrat peut apporter une aide allant jusqu’à 11 000 €/an (plafond).

Pas de concentrés

En hiver, la ration des JB et des vaches en engraissement est basée sur l’ensilage de maïs (35 % MS), avec de la paille d’orge, du blé et un correcteur (Bufflo Perf pour les JB, et Alimduo pour les femelles qui entre dans le cahier des charges Label Rouge). Les broutards sont, quant à eux, complémentés avec un mélange fermier : 75 % d’orge, 20 % de correcteur et 5 % de minéral. Aussi bien en marge brute par vache (1 300 € en moyenne sur 2 ans) que par ha consommé (1 270 €), les résultats sont très bons.

La bonne valorisation des produits contribue à ces marges. Sur les deux dernières campagnes, les JB ont été vendus en moyenne à 520 kg de carcasse (19-20 mois) à 4,03 €/kg. Les vaches ont, quant à elles, été commercialisées à 510 kg et 5,30 €/kg en moyenne. Côté reproduction, l’éleveur est plutôt adepte du « laissons faire la nature ». Il ne pratique pas d’IA, et utilise trois taureaux répartis dans deux lots de vaches et un lot de génisses. Les vêlages ne sont pas groupés. Le taux de renouvellement est élevé, à 32 %. Agnès Cussonneau


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