Pour dresser un bilan et endiguer la FCO, des dépistages sur des animaux vont être réalisés au hasard dans tous les départements français.
Suite aux cas de FCO détectés sur des animaux originaires d’une grande zone du centre de la France (Allier, Cantal Corrèze…), l’État français a décidé de réactiver son système de surveillance. Dans chaque région française, 60 cheptels vont être tirés au sort, et 30 bovins vont être contrôlés dans chacun de ces élevages (ou moins si le nombre de têtes présentes est inférieur).
« L’État souhaite déterminer si le périmètre de la maladie est contenu ou s’il y a une circulation virale en France. Dans ce dernier cas, l’ensemble du territoire national passerait en zone réglementée, avec des contraintes », expliquent Éric Borius, directeur des productions au GDS Bretagne, et Gilles Lavollée, président de l’Antenne 35 du GDS Bretagne. Les Directions départementales de la protection des populations (DDPP) en lien avec les vétérinaires sanitaires ont commencé les dépistages cette semaine.
Connaître les règles pour chaque commune
Le GDS Bretagne réactive l’outil web qui avait été mis en place en 2009 pour aider les éleveurs à gérer la FCO. En inscrivant simplement la commune de l’élevage avec qui une transaction est envisagée, les éleveurs bretons ont accès aux règles qui s’appliquent. Le site est mis à jour régulièrement. Cliquer sur « FCO : règles de gestion des mouvements d’animaux » sur le site www.gds-bretagne.fr.
Différents périmètres
Aujourd’hui, des périmètres sont en place autour des élevages infectés. Dans un rayon de 20 km, c’est la zone d’interdiction : les mouvements d’animaux sont interdits. Dans un rayon de 100 km, se trouve la zone de protection, et dans un rayon de 150 km, la zone de surveillance, les deux constituant la zone réglementée, avec des règles précises à respecter à l’intérieur de ces zones. Par ailleurs, les animaux peuvent aller de la zone réglementée vers la zone indemne pour l’abattage, en respectant certaines mesures (absence de signes cliniques, transport direct, moyens de transport désinsectisés…).
Les veaux de boucherie peuvent aussi quitter la zone réglementée pour être engraissés en zone indemne, mais ils doivent également ne présenter aucun signe clinique. Et les animaux, les moyens de transport et le bâtiment de destination doivent être désinsectisés. Les veaux doivent être confinés et destinés à l’abattoir après engraissement.
L’export est toujours possible à partir des zones indemnes, mais les animaux doivent être désinsectisés, les véhicules désinfectés et une vaccination mise en place. « Sur les pays tiers, les exportations vont peut-être devenir plus difficiles. Des accords bilatéraux sont nécessaires entre pays », ajoute Gilles Lavollée.
Rappels sur la FCO
La fièvre catarrhale ovine (FCO) est une maladie virale, transmise par des moucherons piqueurs, touchant les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages. Les symptômes sont de la fièvre, des troubles respiratoires, des salivations… Cette maladie n’a pas d’impact sur la santé humaine et n’a strictement aucune incidence sur la qualité des denrées (viande, lait…).
Peu de vaccins en stocks
Plus de 20 sérotypes viraux différents sont répertoriés pour la FCO. Le virus actuel en France est de sérotype 8, « or, nous avons peu de réserves de vaccins sur ce dernier : près de 1,4 million de doses. Ce sera insuffisant pour vacciner les animaux des zones réglementées. Ces vaccins vont donc être réservés surtout à l’exportation dans un premier temps. Il faut 4 à 6 mois pour produire un vaccin. »
En cas de forte circulation virale, l’État pourrait en arriver à des mesures de vaccination systématique de tous les cheptels pendant trois ans. Mais le coût en vaut-il la chandelle ? C’est une question que se posent les professionnels. « Les dépenses sont démesurées par rapport aux conséquences de la maladie sur les troupeaux. Nous pouvons cohabiter avec la FCO. Il serait peut-être plus opportun de mettre en place des outils financiers pour indemniser les éleveurs touchés. Mais si l’État impose une vaccination, nous le ferons. » Agnès Cussonneau