La filière photovoltaïque française est en train de vivre un renouveau. Et la ferme France entend en profiter. Les objectifs de production d’électricité photovoltaïque ont été revus à la hausse, selon un arrêté publié au Journal officiel, le 28 août. La ferme France est concernée en premier lieu. Des appels d’offres photovoltaïques pour les éleveurs ont été évoqués par la ministre de l’Écologie, des précisions devraient être apportées fin septembre-début octobre. Les évolutions politiques et la bonne volonté des agriculteurs ne font pas tout. « Le véritable problème, c’est la capacité de financement », développe Philippe Touchais, chargé de mission énergie à l’APCA.
En agriculture, les installations sur toiture de panneaux photovoltaïques, de 100 kW en moyenne, coûtent entre 130 000 et 150 000 euros. « Le coût de l’installation a été divisé par cinq depuis 2010 », admet Pascal Chaussec, président de l’Apepha (1). Mais le prix de vente de l’électricité a aussi diminué. « Moins vite, mais il a diminué », poursuit-il. Sur le terrain, l’agriculteur explique que ce qui pose problème, ce sont les frais de raccordement au réseau. « ErDF demande aux agriculteurs de financer le raccordement, sur des distances allant jusqu’à des centaines de mètres », développe-t-il. Le coût est donc très élevé. Et face aux besoins financiers que requiert l’installation de photovoltaïque à la ferme, l’état de la trésorerie des agriculteurs ne parvient pas toujours à convaincre les investisseurs, selon Pascal Chaussec. « C’est paradoxal. Le photovoltaïque ou la méthanisation est censé donner un revenu complémentaire aux agriculteurs dont le revenu est en difficulté. Mais pour développer cette activité, ils n’ont pas assez de trésorerie pour convaincre les financeurs », analyse l’agriculteur.
(1) Association des agriculteurs producteurs d’électricité photovoltaïque