Cet outil passe de la phase de prototypage à l’industrialisation. Disponible en 2016, il permettra aux maraîchers de mécaniser certaines tâches contraignantes physiquement.
« L’idée de fabriquer cet engin nommé Toutilo est née d’une demande des maraîchers ayant une surface comprise entre moins de 2 à 10 ha. Après 4 ans de tests sur le prototype, le début de l’industrialisation est lancé et la commercialisation prévue pour 2016 », annonce Flore Lacrouts-Cazenave, présidente de Toutiterre (entreprise qui fabrique et commercialise l’outil). Un jour, en échangeant avec sa sœur maraîchère, elle se dit qu’il faut trouver un moyen de réduire les efforts physiques sur les petites exploitations ayant une surface insuffisante pour mécaniser tout en augmentant leur rentabilité. Cette ancienne designer industriel a travaillé pendant des années sur les interfaces homme/machine comme sur les planches de bord pour les camions. Elle s’est servie de son expérience pour mettre au point cet outil simple, pratique, polyvalent et ergonomique pour les futurs utilisateurs.
Travailler debout, assis ou couché
« Lors du développement du Toutilo j’ai eu une approche ergonomique avec le souci de prendre soin de l’homme. » Les différentes positions de travail permises par l’engin ont été mises au point avec la MSA et un bureau d’ergonomie pour prévenir les TMS (troubles musculo-squelettiques). « On peut travailler debout, assis et même couché. Par exemple, la position couchée est utilisée pour le désherbage manuel sur la ligne de semis. Le Toutilo est un petit tracteur, enjambeur qui fonctionne avec 2 moteurs électriques positionnés à l’arrière et permettant une vitesse de travail minimale à 80 m/heure. Il est aussi très maniable pour les manœuvres en bout de rangs et a une autonomie complète d’une journée. On peut y adapter différents outils pour biner, désherber, sarcler, semer, planter, préparer la terre… Ils peuvent être placés à l’avant ou à l’arrière. L’engin peut aussi servir pour le transport de charges ou assister le producteur lors de la récolte de légumes. » Une commande est placée près du poste de travail, elle peut être enlevée si l’opérateur souhaite travailler à côté. Le prix de ce tracteur électrique devrait être le plus bas possible, selon la présidente de Toutiterre, pour qu’il se rentabilise en 2 ou 3 ans. Nicolas Goualan