Parmi les 9 femelles croisées présentées au Space, l’EARL D et MP Lambart va fournir deux hybrides F4.
D’habitude, pendant le Space, des délégations étrangères visitent l’élevage de Marie-Pierre et Daniel Lambart à Talensac (35) à 15 km du salon. Éleveurs, vétérinaires, techniciens, ministres… viennent voir des Normandes en conditions réelles. Des pures, mais aussi des croisées pour mieux appréhender le croisement d’absorption. Un sujet maîtrisé sur le bout des doigts à l’EARL.
Les parents respectifs de Marie-Pierre et Daniel élevaient des Normandes. Mais à l’installation, en 1992, le couple a repris un troupeau de Holstein, avant d’intégrer des génisses normandes plus tard. En 2000, ils décident de croiser pour obtenir un troupeau mixte équilibré (« majorité de noires au départ ») sans prendre le risque sanitaire de l’achat d’animaux : « Les Holstein pour assurer le volume de lait. Les Normandes pour les taux et la plus-value sur le litre de lait. »
Des taux et du lait chez les croisées
Le troupeau tourne à une moyenne de 8 900 kg / VL à 41 de TB et 32,2 de TP. Variable selon les races : 11 200 kg à 30,5 et 37,7 pour les Holstein ; 8 873 kg à 41,3 et 34,6 pour les Normandes et 9 076 kg à 43,2 et 33,9 pour les croisées.
Chercher des taux en F1
Le croisement concerne surtout les Holstein nerveuses ou qui ont du mal à prendre veau. « On nous disait les F1, c’est le top. Les F2 ont les défauts des deux races… » Mais aujourd’hui, le cheptel compte des F4 comme Hamadrias et Hélène qui seront présentées aux visiteurs du Space. « Les croisées ne posent aucun problème. Au contraire, on aime leur couleur, leur rusticité et leurs performances. Et comme elles ne sortiront pas en concours, on s’amuse davantage dans le choix des noms : Jonnhy, Huguette, Germaine, Elvis, Gisèle… »
En termes d’accouplement, Marie-Pierre et Daniel prennent simplement quelques précautions. « Le croisement est évité sur les génisses Holstein car on craint les gros veaux. Sinon, on choisit toujours un taureau avec de la facilité de naissance. En F1, la priorité est de ramener des taux, car une Normande sans taux n’a pas d’intérêt. On fait un peu moins attention au lait car ces croisées sont généralement très laitières. En F2 et F3, nous nous concentrons sur le lait, la mamelle et les aplombs… » Toma Dagorn