Les syndicalistes de la section laitière réclament le respect de l’engagement pris par les acteurs de la filière devant le ministre pour un lait à 340 / 1 000 L sur le second semestre 2015. Dans l’Ouest, des actions sont annoncées.
Les producteurs de lait du département vont passer à l’action dès ce lundi. « C’est une suite logique vu le déroulement des évènements cet été », expliquent Hervé Moël et José Jaglin, responsables de la section laitière à la FDSEA et aux JA des Côtes d’Armor. Rappel des faits : « Suite à un travail syndical de fond, le 24 juillet dernier, sous l’égide du ministre de l’agriculture, les acteurs de la filière se sont entendus sur un engagement réciproque pour assurer un prix du lait payé aux producteurs de 340 € / 1000 L d’août à décembre. »
« La distribution a joué le jeu »
Pour les représentants professionnels, la distribution (« même le hard-discount ») a joué le jeu en remontant ses prix d’achat sur le lait de consommation, la crème, le beurre et l’emmental pour l’approvisionnement en produits de marque distributeur (MDD). « Nous avons laissé passer une période d’adaptation et de mise en place. Un délai observatoire pendant lequel l’effort de la distribution devait être répercuté par les laiteries sur nos paies. » Mais le niveau de rémunération annoncé par bon nombre d’industriels a fini d’achever la patience des syndicalistes : « Pour août et septembre, des collecteurs ont annoncé 340 € / 1000 L. Mais beaucoup sont en dessous… » La réaction des éleveurs s’organise : « Une action régionale Bretagne et Pays de Loire vient d’être lancée visant tous les mauvais payeurs qui se situent en dessous de l’engagement du 24 juillet. Ces groupes laitiers ont été répartis entre les FDSEA de l’Ouest. »
« Certaines laiteries en ont sous la pédale »
Déterminé, José Jaglin souligne l’extrême nécessité de maintenir le prix du lait sur le second semestre 2015 à 340 € / 1 000 L « alors que le premier semestre s’est soldé à un prix de base moyen de 300 € / 1 000 L, pas suffisant pour couvrir les coûts de production ». D’autant qu’en 2014, « nos laiteries ont très bien valorisé les produits industriels laitiers mais sans répercuter entièrement la plus-value aux éleveurs. » Et de rappeler que les résultats financiers des entreprises du secteur qui sont cotées en bourse sont connus : « Sur le début 2015, leurs bilans expliquent leurs bons résultats notamment par un minerai pas cher, c’est-à-dire notre lait… On constate des bénéfices en augmentation. Beaucoup de laiteries en ont sous la pédale. Globalement, nous souffrons d’un vrai problème de transparence financière entre le producteur et le consommateur… » TD