Suite aux manifestations de Paris et Bruxelles, la FDSEA 22 revient sur les avancées obtenues, « insuffisantes » pour redonner un équilibre à long terme aux élevages.
Après les récentes actions syndicales à Paris et à Bruxelles – « actions qui resteront dans les mémoires » – le réseau syndical a obtenu des pouvoirs publics des réponses « sur de nécessaires mesures d’urgence, sur des réformes structurelles qui restent à compléter, mais très peu de nouveaux engagements en matière de prix des produits agricoles », regrette Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes d’Armor. « Sur ce dernier point, des incompréhensions sont exprimées et des explications sont attendues. »
Report d’annuités bancaires
Le responsable rappelle la position et la stratégie du syndicat départemental : « On ne peut pas se battre pour obtenir des prix rémunérateurs sans avoir une revendication forte sur la baisse des charges. Sinon notre action n’a pas de sens. » Au niveau de la FDSEA 22, si on partage une certaine « déception sur les annonces du 3 et du 7 septembre », on reconnait pourtant « des avancées qui, même si elles doivent encore se concrétiser, sont sans précédent. »
D’abord, des mesures d’urgence pour le désendettement. « Notamment, l’année blanche qui est un marqueur essentiel de notre action avec un report en fin de période de la totalité des annuités bancaires sur 12 mois (2015/ 2016). Pour ce ballon d’oxygène et autres mesures, notre objectif est de porter un maximum de dossiers en cellule d’urgence, d’en assurer le suivi et le traitement le plus rapide possible. » Ensuite, des mesures d’urgence jouant sur les cotisations sociales et fiscales. « Notamment, une prise en charge des cotisations (chefs et employeurs) et un dispositif exceptionnel pour permettre à l’exploitant habituellement en moyenne triennale de payer ses cotisations sociales 2015 simplement sur ses revenus 2014 (idem pour 2016). »
Réforme fiscale contre volatilité ?
Sans oublier les mesures structurelles. « Notamment un soutien renforcé à la modernisation des exploitations et une réforme fiscale en profondeur demandées depuis des années, pour réduire l’impact de la volatilité des prix sur les exploitations. » Et enfin, une simplification et non-surtransposition des normes. « C’est une avancée majeure », juge le bureau, « avec une rupture de méthode actée par le Premier ministre, intégrant une “pause réglementaire” jusqu’en février 2016. » En d’autres termes, « de quoi garantir aux agriculteurs français un traitement équivalent à leurs voisins européens, pour en finir avec l’inflation et l’instabilité réglementaire, et établir une gestion simplificatrice, cohérente et adaptée aux exploitations. »