Œufs : guerre avec la grande distribution

yves-marie-beaudet-oeuf-directeur-geant-lannester-aviculture-grande-distribution - Illustration Œufs : guerre avec la grande distribution

Les aviculteurs veulent une revalorisation des œufs qui ont perdu plus de 15 % de leur valeur en deux ans. La politique des enseignes de la grande distribution met à mal la filière. L’embellie sur le marché de l’oeuf , liée à l’épizootie d’influenza aviaire qui a décimé 11 % du cheptel américain, a été de trop courte durée. Les producteurs n’ont pas réussi à se refaire une santé après deux années difficiles en 2013 et 2014. Les prix de vente par les centres de conditionnement à la grande distribution sont trop bas malgré une tendance à la hausse du cours de l’oeuf sur les marchés mondiaux et européens. D’où vient le problème ? « Les GMS (grandes et moyennes surfaces) écoulent, dans leurs rayons, entre 30 et 40% des œufs produits en France (le reste est vendu sur les marchés des ovoproduits ou de la restauration hors domicile) », indique Didier Carfantan, de la FDSEA 22. « C’est un marché spécifique.

Pour des raisons sanitaires, les GMS ne vendent que des œufs produits en France. Pourtant, les prix dévissent sans cause réelle ». Les producteurs, qui travaillent sous contrats avec les centres de conditionnement, se sentent indirectement lésés. Ils sont intervenus, vendredi dernier, dans les magasins du groupe Casino de Nantes et Lanester. « Casino refuse toute négociation avec les centres d’emballages. Et comme les autres enseignes s’alignent toujours sur le moins disant… ». Ils s’étonnent également des niveaux de prix des œufs alternatifs. La guerre des prix sur le bio ou le plein air peut remettre en cause la pérennité de ces segments. Les producteurs font donc actuellement pression sur la grande distribution pour qu’elle revoie sa politique tarifaire, dans l’esprit de maintien de la filière et des emplois. Bernard Laurent


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