La baisse de l’euro et la faiblesse des prix en Europe ont au moins un avantage : celui d’être concurrentiel sur les marchés mondiaux.
La baisse des cours en Europe, cumulée à la baisse de l’euro positionne la viande européenne sur le marché mondial à un prix équivalent aux concurrents nord-américains. Les marchés asiatiques ont pratiquement permis de compenser la perte de l’UE sur le marché russe. Sur les 8 premiers mois de l’année, comparés à la même période de 2014, les exportations sont en hausse de 43 % vers la Chine mais en baisse de 38 % vers Hong Kong. Au global, elles augmentent de 12 % vers ces destinations qui constituent environ 40 % des exportations en volume. Vers le Japon, les volumes sont en baisse de 20 %, bien compensés par une augmentation des ventes vers la Corée du Sud.
Le déficit se creuse en France
La France a moins bien compensé la perte du marché russe qui continue de peser sur les volumes. Les exportations sont en baisse de 8,6 % sur les 8 premiers mois, aussi bien vers les autres pays de l’Union européenne que vers les pays tiers. Les importations reculent de 1,7 % sur la période. La balance commerciale est désormais juste à l’équilibre en volume. Le déficit en valeur continue de se creuser (vente de pièces à faible valeur ajoutée). La consommation intérieure est en baisse de 3,3 % pour la viande et stable pour les charcuteries. Le mois d’août a même enregistré une baisse de 10 % par rapport aux années antérieures, sans doute en raison d’une météo peu favorable aux grillades. La production devrait rester stable en 2015 ; la technicité des éleveurs conduit à une hausse de la prolificité et du poids de carcasse qui compense les décapitalisations. Bernard Laurent